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Handball – Belle victoire du Spartak à Mons !

Mons-en-Barœul – Spartak Lillois
Lundi 17 janvier 2022

Chers lecteurs, chères lectrices,

Bon retour sur Kung-Fu Fighting pour le deuxième épisode de la saison ! Deux de suite… on pourrait presque en faire une série régulière, non ?

Lundi 17, le Spartak dispute son sixième match de la saison. Une rencontre amicale contre l’équipe loisir de Mons-en-Barœul, qui en est pour sa part à sa première sortie ! Comme cette sympathique équipe n’a pas intégré le championnat loisir cette année, il s’agit pour beaucoup d’entre eux du premier vrai match depuis bien longtemps. Cela ne les a pas empêchés de nous recevoir avec fair-play et amabilité pour un match de bonne facture.

Photo de classe bien sage d’après-match

Les deux équipes sont présentes en force, avec 12 joueurs côté Spartak ; pile le bon nombre. Au coup d’envoi, nous pouvons compter sur Élise qui réalise son baptême du feu, mais aussi Justine, Stefan, Benoît, Romain, Florent, JS, Fabien, Thomas, notre gardien titulaire Valentin de retour d’une escapade footballistique victorieuse, et enfin Mathieu et Matthieu. La semaine dernière, nous appelions Mathieu « Mat2 » ; ce soir, il sera « Mathieu le valeureux », et vous allez découvrir pourquoi.

Pour ce match amical arbitré par deux vétérans endurcis, dont un plâtré pour blessure de guerre (en blanc et rose au premier rang sur la photo ci-dessus), Mons nous propose un format inhabituel : trois tiers-temps de 20 minutes entrecoupés de pauses de 10 minutes. Nous accueillons avec plaisir cette occasion de nous reposer un peu plus !

L’engagement est Spartakiste. Après les salutations d’usage, Mathieu le valeureux et JS proposent un beau croisé d’entrée de jeu, suite auquel Fabien peut déclencher un tir des neuf mètres. Son tir est arrêté ; le gardien de Mons annonce la couleur. Sur la phase de jeu suivante, l’ailier droit monsois transperce tout : la défense, la garde de Valentin, et même le ballon ! Il va sans dire que si le ballon avait tenu le choc, il n’y aurait pas eu but. Le regretté ballon jaune et rouge du Spartak nous quitte donc ; pour notre équipe, c’est la première perte de la soirée et hélas pas la dernière.

Après cette ouverture du score, le Spartak répond parfaitement avec un beau mouvement ; Mathieu le valeureux, JS et Fabien croisent et trouvent Matthieu en pivot qui égalise. Mons maintient la pression avec un beau tir à la hanche de l’arrière gauche : 2-1. En réponse, le Spartak continue de bien combiner en croisés pour offrir à JS un beau tir en appui, mais il est dévié en corner sans résultat. Mons concède sa première attaque nulle et le Spartak égalise suite à une magnifique espagnole à gauche ; le demi JS vient chercher Flo à l’aile gauche, Flo croise avec Fabien et le magicien égalise à 2-2.

Vous l’aurez compris, la rencontre démarre sur les chapeaux de roue. Matthieu intercepte une passe monsoise après un croisé ; la contre-attaque de JS bute contre le pied du gardien ; le demi de Mons secoue notre poteau… Qui prendra l’avantage ? Suite à un nouvel arrêt de Mons, le Spartak récupère un coup franc sur une passe en retrait au gardien, la balle circule et le bras de l’arbitre se lève… JS déclenche et nous donne l’avantage ! S’ensuivent de nombreuses pertes de balle ; Mons revient à 3-3 puis à 4-3 pendant que le Spartak bute sur le gardien, les filets, la défense ou ses propres cafouillages.

Quelques contre-attaques, un but en feuille morte de Stefan et une prise sur la gorge de Matthieu plus tard, Mons mène de deux buts ; nous sommes à la 17e minute, le premier tiers-temps approche… Mais voilà que les Mat se rebellent ! Matthieu sur penalty puis Mathieu le valeureux en 1 contre 1 nous font recoller, 7-6 pour Mons à la 18. Les deux équipes défendent à présent en 5-1 ; côté Spartak, c’est une réaction aux coups d’éclat du numéro 3 adverse, un arrière de l’équipe seniors qui nous pose bien des soucis aux 9 mètres. Le Spartak assiège le but monsois qui est bien gardé ! Après plusieurs beaux arrêts consécutifs, Fabien finit par marquer, bientôt suivi par Mathieu. 8-7 pour le Spartak à la première pause, un score dont on peut être fiers. Pendant que le kop spartakiste peuplé de dizaines – au moins ! – de supporters en liesse donne de la voix, l’équipe planifie la suite et révise les bases ; tir de l’aigle ou feuille morte, le débat fait rage.

Ah, les conciliabules intenses de matchs…

La partie reprend sur un engagement monsois, qui recolle immédiatement au score ; Fabien riposte grâce à un beau passage du bras, 9-8 pour le Spartak. Le score restera inchangé plusieurs minutes, et ce malgré une belle interception de JS sur une passe arrière-pivot qui ne donnera rien. La défense spartakiste montre les muscles, c’est au tour d’Élise d’intercepter et de lancer Fabien pour Thomas à l’aile gauche… encore un arrêt ! Dans les faits et dans le mental, le gardien monsois a clairement pris l’ascendant.

Les opportunités de creuser l’écart ne manquent pas ; Mons prend deux minutes sur une faute sur Fabien. Il se fait justice lui-même sur le penalty, à nouveau arrêté. Son superbe jeté sur le rebond est sanctionné d’une zone. Les deux minutes passent et le score n’a pas bougé, à la frustration des cadres de l’équipe qui regrettent cet avantage non converti. Deux arrêts de Mons plus tard, sur Stefan puis sur JS, toujours rien. Une détente de Fabien à l’aile gauche pour passer à Thomas à l’aile droite vient enfin débloquer la situation : 10-8 pour le Spartak à la 5e minute, puis 11-8, Fabien toujours.

La défense du Spartak tient bon, avec un stop de « Fabulous Fab » et un bel arrêt du pied de Valentin, qui n’a jusque-là pas pu faire grand-chose contre les missiles de Mons… Côté attaque, une belle passe au pivot finit en zone et les décalages à l’aile droite n’offrent pas de solution. Mons en profite pour recoller à -1. Les belles combinaisons entre les Mat offrent un penalty au Spartak, que le gardien arrête encore du pied ! Sur une attaque de Mons, grosse frayeur : un passage en force tourne mal et Mathieu le valeureux, dont le surnom devrait devenir clair, reste à terre. Il sort se reposer mais n’abandonne pas !

Mons mène 13-11 à la 16e minute du deuxième tiers-temps. C’en est trop pour Fabien qui marque deux fois coup sur coup pour égaliser. Juste derrière, Matthieu mène de main de maitre une contre-attaque jusqu’à Benoît qui marque d’un sublime revers du poignet et provoque 2 minutes d’expulsion en plus. Le Spartak reprend un maigre avantage juste avant la pause, splendide ! Mais Mons, toute juste revenu au complet, prend un temps mort 24 secondes avant la pause et parvient à recoller au score. 14-14, égalité parfaite.

Vu le nombre d’arrêts, la tension et l’implication sur chaque penalty sont maximales

Les vingt dernières minutes de jeu commencent, c’est le moment de sortir tous ses atouts. Le Spartak engage et… perd immédiatement la balle. Mons part en contre-attaque mais bute sur Valentin qui sort l’arrêt qu’il faut ! Sur la séquence suivante, Matthieu défend bien, Fabien récupère et JS inscrit le 15e but du Spartak en contre-attaque. Mons riposte avec deux buts coup sur coup ; Élise ne se laisse pas faire et lance JS qui provoque un penalty pour défense en zone… et celui-là finit au fond, 16-16 ! Mathieu le valeureux, de retour, combine en contre-attaque avec Thomas pour passer devant à 17-16 ! La tension est à son comble. La défense spartakiste hausse le niveau, récupère… mais perd la balle. Le ton se fait houleux, l’arbitre rappelle les joueurs du Spartak à l’ordre… et finit par infliger 2 minutes.

C’est le moment que choisit Mathieu le valeureux pour sortir un one-man show. Il marque le but du 18-16, s’arrache en vain sur l’action suivante, inscrit in extremis le but du 19-17, intercepte pour partir en contre-attaque… avant de s’écrouler, tordu de douleur. Sur un virage en pleine course, son genou a tourné. On appelle une ambulance, le premier diagnostic est posé : ce serait ligamentaire. Ses vacances au ski sont en grand péril. Quelle triste récompense pour lui qui faisait un énorme match malgré un gros tampon encaissé… Nous le transporterons jusque sur les gradins et un autre prend sa place.

Dès la reprise, Val gratifie l’assistance encore sous le choc d’un arrêt pleine tête sur un joli parpaing décoché par sa nemesis monsoise, le fameux numéro 3. On ramasse les quelques neurones égarés et après discussion avec l’arbitre rose, la partie reprend avec un gardien bien réveillé.

Il reste 11 minutes de jeu et le Spartak mène 19-18. Tout se joue maintenant. Le Spartak fait fi de la défense monsoise en pointe et JS lance Benoît pour le but du 20-18 ! En défense, Mons n’arrive pas à faire de même. Fabien et JS combinent pour décaler Romain à l’aile droite qui passe entre les bras du gardien : 21-18 ! Le Spartak a pris l’ascendant au moment crucial. Sur un cafouillage monsois, la contre-attaque provoque un penalty pour défense en zone, que Fabien ne manque pas de convertir ! 22-18 à quelques minutes de la fin ! Élise sert Benoît pour le 23-18, l’arbitre inflige aux jaunes une nouvelle expulsion de 2 minutes. Mons n’y est plus. À 12 mètres, Matthieu trouve le chemin des filets sur un tir en appui invraisemblable pour inscrire le 24e but ! Il ne reste plus le temps de remonter. Mons inscrira deux derniers buts, dont le 20e sur contre-attaque, avant que la défense du Spartak ne mette le hola. Quelle victoire !

Score final !

Bilan des courses, le Spartak repart avec un match référence, un +4… mais un Mathieu en moins. L’ambulance arrive et l’emmène au CHU pour une radio voire une IRM ; on s’organise pour lui ramener sa voiture. Mais d’abord, le verre ! Il est en effet l’heure du 4e tiers-temps, le plus important de tous. Mons nous ouvre son bar bien fourni et, il faut bien le dire, nous bat à plate couture sur l’épreuve du verre d’après-match. JS et Élise conduisent la voiture de Mathieu au CHU et les Spartakistes s’égaillent peu à peu, laissant derrière presque la moitié de la belle équipe de Mons. Elle n’aura pas démérité, surtout pour son premier match de la saison ; il aura été serré et de bon niveau tout du long. La différence s’est faite à la fin, probablement sur la forme physique. C’était un plaisir de les rencontrer, et à charge de revanche pour un autre match amical plus tard dans la saison !

En revanche, le Spartak enchaînera avec un autre match, ce mardi 25 contre l’équipe 1 du HBC Lille… et lui et cette fois-ci, la victoire n’est pas au bout, comme prévu. La défaite 36-18 est amère, au point que JS décide de tout plaquer et de partir dans l’Avesnois pour se ressourcer. Mais le niveau de jeu affiché est tout à fait honorable face à une équipe bien supérieure et les progrès du Spartak sont évidents ; Lille n’a qu’à bien se tenir pour les matchs retours. Parmi les dix joueurs en tout et pour tout, il n’y aura pas de scribe… La suite au prochain épisode de Kung Fu Fighting, saison 2021-2022 !

« Kung Fu Fighting » – Le grand retour de la chronique handballesque du Spartak !

Lille 2 – Spartak lillois
Mercredi 12 janvier 2022

C’est aux alentours de 20 heures que les joueuses et joueurs de l’équipe de hand du Spartak lillois se retrouvent devant la salle Bobet, à Caulier, pour leur cinquième match de championnat.

Attendez… Quoi ?! Le cinquième match ? Le cœur du lecteur s’emballe et, fébrilement, il se jette sur son clavier, afin de revenir en arrière et de trouver les résumés précédents, qu’il a forcément manqués ! Comment a-t-il pu ? À mesure qu’il navigue, dans une grande panique, sur le site du Spartak, il songe avec effroi à tous les mots qu’il n’a pas lus, ses mains tremblent, sa respiration se fait plus courte, la sensation de prendre le train en marche le fait vaciller, d’autant plus que les résumés précédents, il a beau fouiller, fouiner et fourrager, il ne les trouve pas ! Horreur et damnation ! Sera-t-il condamné à demeurer ignorant, à vivre avec cette zone d’ombre, à ne pas faire pleinement partie de l’aventure ? 

Que le lecteur se rassure… Il n’a rien manqué. Il a bel et bien sous les yeux le premier compte rendu du championnat. Le fautif, ce n’est pas lui, mais le scribe, qui, empêtré dans ce grand chambardement qu’est la vie, n’a pas su trouver le temps, jusqu’à présent, de narrer les exploits de nos valeureux héros. Que le lecteur soit donc rassuré et qu’il sache que le scribe, perclus de honte et de remords, fait pénitence, dans une grande solitude, condamné à cet isolement qui échoit à ceux qui trop embrassent et mal étreignent, autrement dit, aux cas contact.

Ainsi donc ! En ce mercredi 12 janvier, l’ancienne patinoire de Bobet était le théâtre d’un cinquième match. Des matches précédents, il faut bien entendu dire un mot. Et pas n’importe lequel. On pourra, à l’envi, répéter celui « victoire » ! On pourra, avec fierté, user du joli mot d’« égalité ». On pourra, plus logiquement pour qui suit l’aventure spartakiste, choisir celui de « défaite ». C’est parti : une première rencontre à Hazebrouck, soldée par une égalité (29-29). Une seconde et une troisième, à La Madeleine, ponctuées par une défaite sur le fil (31-30) et une autre moins serrée (34-21). Une quatrième, à Villeneuve d’Ascq, triomphalement victorieuse (20-22). Oui, chers lecteurs, vous avez bien lu ! Pour cette troisième année de championnat, le Spartak se frotte à des scénarios qu’il n’a fait qu’exceptionnellement entrevoir au cours des dernières années ! Nous parlons bien de victoire et d’égalité ! Mais que lui arrive-t-il ? Les hypothèses peuvent aller bon train. De nouvelles recrues, et pas des moindres ? Des anciens qui progressent, d’année en année, grâce aux super entraînements de nos multiples coachs ? Une mutation génétique opérée par un mystérieux liquide qu’on nous aurait administré sous prétexte d’une pandémie mondiale ? Quelles que soient les raisons, le Spartak accueille cette progression avec un plaisir non dissimulé. Mais alors… Quid de ce cinquième match ? Quel substantif lui accoler ? « Victoire, égalité, défaite », dans cette symphonie ternaire, sur quel pied danser ? Lecteurs, lisez donc ! 

Hé oui, le Spartak a gagné un match !

Passons d’abord en revue les forces en présence : Romain, Justine, Matthieu, Florent, Thomas, Benoît, Fabien, Stefan, Jérémy, Cédric et un deuxième Matthieu, qu’on appellera ici, par commodité, « Matt2 », en attendant de trouver mieux. À notre grande joie, Ludivine a fait son apparition, pour venir nous soutenir, encore en convalescence , après s’être blessée sur le champ de bataille (le scribe ne le dira jamais assez : le badminton, ce sport perfide et sournois, porte en lui tous les maux). Saluons le dévouement de Val, notre inénarrable gardien, qui a vaillamment rejoint les rangs de l’équipe de foot du Spartak, décimée par un mystérieux mal. Son dévouement sera récompensé par une footballistique victoire du Spartak ! Saluons aussi celles et ceux tenus éloignés du terrain par un mal, dont le mystère ne cesse décidément de s’épaissir… 

Les Spartakistes, visiblement déterminés, arrivent un peu en avance et trouvent portes closes. On patiente donc, dans la nuit et le froid, faisant rouler la conversation sur la grève du lendemain, celle du 13 janvier, les handballeurs fournissant un bon contingent de l’Éducation Nationale (à tout hasard, si le ministre passe par ici, et s’il n’a pas encore bien compris : nous réclamons de meilleures conditions de travail – le Spartak, cette association sportive, oui, mais militante avant tout, dont acte). Les joueurs de l’équipe 2 de Lille finissent par arriver et la salle nous est enfin ouverte. Les garçons se dirigent vers les vestiaires. Quant aux filles, elles cherchent à nouveau le moindre recoin susceptible de faire office de vestiaire, ici des toilettes, là une sorte de renfoncement où est stocké en désordre le matériel vétuste, se promettant la fois prochaine de faire valser les fausses pudeurs de gazelles et l’hégémonie patriarcale, en partageant les vestiaires de leurs homologues masculins. 

On commence à s’échauffer tranquillement, constatant avec plaisir que les travaux entrepris dans la salle Bobet ont en partie porté leurs fruits : fini les dangereuses glissades et les risques de blessures sévères, le revêtement semble enfin vouloir davantage adhérer à nos adhérentes semelles. Un conciliabule se tient entre plusieurs joueurs : du fait de l’absence de Val, qui prendra place dans les cages ? Une présidence tournante se met en place, entre Fabien, Stefan et Romain, à grand renfort de considérations sur des coquilles. 

Tout à notre échauffement, c’est avec surprise que nous voyons s’avancer vers nous Tibo, un maillot spartakiste à la main. En effet, Tibo, licencié au club de Lille, a néanmoins fait partie des joyeux drilles du dimanche soir et de l’équipe, comme en atteste ce maillot oublié, et ça faisait un bail qu’on ne l’avait plus vu. Quel plaisir, de recroiser des anciens! D’autant que nous apprenons que c’est lui qui va arbitrer ce soir, et cette nouvelle a un côté rassurant. D’ici quelques jours, nous le recroiserons sur le même terrain, mais cette fois en qualité de joueur, puisqu’il fait partie de l’équipe 1 de Lille, que nous jouons le mardi 25 janvier. Échauffement du gardien, tirs au poste, attaque placée… L’échauffement prend fin et le coup de sifflet retentit ! C’est parti ! 

L’engagement est Spartakiste. Ainsi que… Le 1e but ! Délivré par la puissance de Benoît, qui multipliera tout au long du match ces tirs nets, précis, propres, efficaces, du poste d’arrière. Lille remet les pendules à l’heure juste derrière. Benoît s’essaie à nouveau au tir à 9 mètres, mais la balle vient percuter la barre transversale. Derrière, Lille déclenche un tir, judicieusement arrêté par Fabien. En attaque, de l’aile, Jérémy tente une incursion dans la défense, mais la tactique ne prend pas. Derrière, Lille trouve à nouveau le chemin des filets et fait décoller le score. En effet, c’est une de leurs joueuses, dont le flocage du maillot nous indique qu’il s’agit de « Dans le cul », qui marque : 1-3 (ndlr : rappelons ici que les buts féminins comptent double dans ce championnat mixte). Lille en rajoute une couche : 1-4. Il n’en fallait pas moins pour réveiller chez Matthieu cette énergie et cette soif de revanche qu’on lui connaît. Il déclenche donc une de ses bottes secrètes, son fameux tir à la hanche, qui surprend la défense et le gardien lillois : 2-4. Benoît prend exemple sur son camarade et réduit l’écart : 3-4. « Ben crame », peut-on lire griffonné dans le carnet. En effet, on n’aimerait pas trop se trouver dans les cages quand il déclenche ses brûlants brûlots. Ce début de match est assez enthousiasmant ! De jolis gestes, une défense qui répond présente, une certaine fluidité malgré quelques pertes de balle et tirs mal ajustés. Mais Lille ne s’en laisse pas conter. Un but masculin puis un féminin les amènent à 7 buts contre 3. A la lecture du carnet, le score s’emballe… 7, puis 9, puis 11 points alors que le Spartak reste collé à ses 3 points ?!! N’aura-t-il fallu que 10 minutes à Lille pour dominer le match ? Attendez.

Pas facile de suivre le score…

À la faveur d’un changement de joueur, on assiste également à un changement de scribe. La salle de Lille ne possédant pas de tableau d’affichage, il s’agit de compter mentalement les buts ou de se reporter au score, tenu par la table, grâce à un antique système fait de cartons de chiffre à tourner au fur et à mesure. Et c’est avec soulagement que le nouveau scribe constate l’erreur de son collègue ! Le score, en réalité, est de 5 buts spartakistes contre 9 buts lillois ! Prendre hâtivement des notes, tout en suivant le match, en comptant les buts dont certains valent 2 points et en n’oubliant pas de donner de la voix pour supporter ses coéquipiers… Certains disent qu’il n’est pas de bonne ou de mauvaise situation. Ceux-là n’ont jamais chroniqué pour « Kung-fu fighting ». 

L’ailier gauche lillois tire, Fabien parvient à dévier la balle, qui est récupérée par l’ailier droit. Une défense en zone leur offre un pénalty : 5-10. Réponse cinglante de Matthieu, toujours au niveau des hanches : 6-10. Matt2 se démène en attaque et obtient un pénalty, concrétisé par Matthieu : 7-10. Un arrière lillois nous gratifie d’un joli schwenker admirablement enterré par une défense bluffante ! Ce même joueur délivre une magnifique feinte, passant la balle en arrière à son ailier, qui trompe la défense : 7-11. Matthieu et Romain lavent cet affront en finalisant un joli croisé : 8-11. Fabien, dans les buts, réalise des arrêts salvateurs. Matt2 contribue à réduire l’écart : 9-11, à 15 minutes de jeu. Le ballet des gardiens propulse Fabien sur le terrain, mais sa haute stature de Golgoth le dessert : défendant sur la petite ailière qui est venue se glisser dans la défense, son bras n’a d’autre possibilité que de venir s’enrouler autour du cou de ladite ailière. Un carton jaune sanctionne cette cravate malencontreuse. Mais le Géant sait se faire pardonner, du moins auprès de son équipe : profitant d’une perte de balle, Fabien fonce en contre-attaque et réduit le score d’un tout petit but : 10-11 ! Ça ne rigole plus sur le terrain, et les joueurs sont déterminés à conserver ce qui se rapproche de l’avantage. Matthieu offre alors une défense particulièrement musclée, qui n’est pas du goût de tous les joueurs lillois. Les esprits s’échauffent quelque peu mais s’apaisent bien vite et le jeu reprend. L’ailière gauche lilloise marque et creuse l’écart qu’on venait pourtant de combler : 10-13. 

Dans les buts, Stefan brille par de nobles arrêts, dont certains à 6 mètres ! Sur une passe de Matthieu, Benoît nous offre le onzième point. Les Spartakistes s’essaient à d’ambitieuses combinaisons, mais achoppent sur les finitions : un double croisé se solde par une perte de balle et donne aux lillois l’occasion d’une contre-attaque, vaillamment enterrée par Fabien. En attaque, Matt2 se fait taquin et, lors d’un coup franc, déclenche un tir direct qui souffle tout le monde : 12-13 ! Les lillois, décidément, ne nous laissent que peu de répit et nous distancent à nouveau de deux buts : 12-14. En défense, le tandem Matthieu / Fabien fait des étincelles et c’est à trois reprises, coup sur coup, qu’ils défont les assauts lillois. En attaque, au poste de pivot, Cédric s’arrache, mais le tir est dévié. Stefan parvient à arrêter une dangereuse contre-attaque. En attaque, Fabien trouve Florent, à l’aile droite, qui se lance vers les buts et vise judicieusement entre les pieds du gardien, mais cela ne suffira pas. Les Lillois font à nouveau décoller le score et marquent deux buts supplémentaires. En défense, Matthieu se fait royal et empêche le pivot de concrétiser. Jolie défense en duo de Thomas et de Matthieu. Un tir à la hanche est déclenché, mais il vient s’écraser sur l’estomac de Stefan, qui encaisse sans broncher. En attaque, les Spartakistes réalisent une très jolie combinaison. Notre demi étant tenu à distance par leur pivot adverse, monté en 1 devant, Thomas, en arrière droit, trouve Cédric, en pivot, qui redonne à Romain, à l’aile droite. Mais l’attaque se finit sur un coup franc, non concluant. Lille marque un dix-septième but. On se rapproche dangereusement de la fin, mais les Spartakistes ne faiblissent pas, ils vont jusqu’au bout, et c’est sur le coup de sifflet que le treizième but est marqué ! La première mi-temps s’achève donc sur le score honorable de 13 à 17. Seulement 4 petits buts d’écart ! 

Pendant la mi-temps, on reprend son souffle et on se congratule. Matthieu loue « les shoots simples et limpides » de Benoît. On est heureux, satisfaits du score, assez fiers de cette première période. Et il est déjà temps d’y retourner…

Nouvelle mi-temps et nouveau scribe, qui s’essaie pour la première fois à la prise de notes. Et c’est une réussite ! Description précise des actions et remarques enthousiastes, jugez plutôt : 

– Tir de Thomas en arrière droit, après un croisé, transversale.

– Stefan effleure un tir d’ailier droit.

– Contre-attaque de Lille qui ne laisse aucune chance à Stefan.

– Poteau après un magnifique tir à l’arrache, en pivot, de Fabien.

– Arrêt du pied de Stefan.

– Récupération à l’aide de Cédric, et but !

– Stefan enlève fermement une lucarne. Solide, le gardien.

– Belle tentative de Justine, à l’aile.

– Superbe lucarne de Fabien après un beau mouvement collectif.

– Défense difficile sur le pivot lillois.

– Romain (passé gardien) arrête un tir du pied, venant de l’aile.

– Un tir qui manque le cadre, après une espagnole.

– Matthieu, arrêté du bout du pied, après un « un contre un ».

Et le score dans tout ça, demandez-vous, avides lecteurs ? Impitoyables lecteurs ! Mais que sont des chiffres, face à ces efforts collectifs ? Et, de toute manière, l’important, ce n’est pas la destination, mais le voyage. Car seul, on va plus vite, certes, mais ensemble, on va plus loin. Car, après tout, le handball, ce n’est pas se regarder dans les yeux adverses, mais bien dans la même direction. Et vivez, si m’en croyez, n’attendez à demain / cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie. Et c’est en espérant que ce florilège de la crème du développement personnel et de la poésie du XVIe siècle fera naître en vous la miséricorde prompte à accueillir le couperet : 17-30. Le temps passe et passe et passe et beaucoup de choses ont changé, mais pas celle-ci : c’est en début de deuxième mi-temps que souvent, le Spartak faut (du verbe faillir). 

Il reste 10 minutes de jeu. Matthieu déclenche un tir à, vous l’aurez deviné, la hanche, mais celui-ci est contré et heureusement récupéré par Cédric, qui marque : 18-30. Fabien, du haut de sa détente qui donne le vertige, tire mais au-dessus, ce qui n’enlève rien à la beauté de son geste. Les Lillois continuent de marquer à intervalles régulier et c’est là la seule information à retenir. Nous n’accentuerons pas le supplice et tairons chacune de leurs actions victorieuses pour se concentrer sur les belles réussites du Spartak. A 4 minutes de la fin, le score est de 20-36. Florent intercepte miraculeusement une contre-attaque qui aurait pu rapporter deux points aux Lillois. Fabien envoie une réjouissante lucarne droite : 21-36. Une magnifique défense de Fabien et Florent met un terme à une redoutable contre-attaque lilloise. Benoît lance une contre-attaque ultime, Matt2 marque à 45 secondes de la fin : 24-39 ! Il ne reste qu’une poignée de secondes ! Le match est bien évidemment plié, il ne fait pas l’ombre d’un doute que l’équipe de Lille l’a emporté, néanmoins, les deux équipes se donnent jusqu’au bout, et c’est tout à leur honneur. Enfin… Presque. À quelques secondes de la fin (une dizaine, probablement), Fabien s’élance à nouveau en contre-attaque et fond littéralement sur le but adverse. Mais il est talonné par un joueur adverse, visiblement prêt à tout pour empêcher le Spartak de réduire l’écart de… 14 buts… Avec un tel écart et à 10 secondes de la fin, il est difficile de comprendre un tel geste, de la part de ce joueur, qui tente dangereusement d’empêcher Fabien de marquer. Notre joueur tombe au sol et se relève difficilement, rejoignant tant bien que mal le banc, grimaçant, son genou ayant fait les frais de cette regrettable défense. Il reste quelques secondes à jouer et le fair-play de Lille, qui nous rend la balle, fait chaud au cœur. Coup de sifflet et fin de partie. 

Les cris des équipes retentissent dans la salle, et le bleu lillois se mélange au blanc spartakiste, pour une jolie photo collective où les sourires ne trompent pas. Malgré le score final, on est heureux d’avoir joué ensemble, d’avoir si bien joué, on a pris du plaisir et toujours dans un esprit « populaire et solidaire ». Un rapide passage au vestiaire et nous revoici an point de départ, devant la porte d’entrée de la salle Bobet. La boucle est bouclée et les bouchons sautent : on entame avec plaisir la troisième mi-temps, décidément boudée par l’équipe lilloise, défection qui fait souvent l’objet de discussions et de blagues avec les autres équipes, avec qui on rivalise de packs de bières et d’envie d’échanger autour d’un verre. Quels mots, alors, pour recouvrir ce cinquième match de championnat ? Une « défaite » sur le terrain, une « victoire » un verre à la main ? 

Encore une victoire brillamment décrochée en troisième mi-temps !

Le prochain rendez-vous aura lieu dans moins d’une semaine. L’équipe de Mons nous accueillera le lundi 17 janvier, pour un match amical. L’équipe de Mons… La seule, jusqu’à présent, qui a réussi à nous détrôner de notre indéboulonnable position de « champions de 3e mi-temps », à grands renforts de quiche maison, de bière coulant à flot et d’une volonté tenace de s’arrimer au comptoir malgré l’heure tardive d’un début de semaine ! Le Spartak sera-t-il à la hauteur de sa réputation ? Se laissera-t-il à nouveau ravir ce qui fait sa fierté ? Vous le saurez… en lisant la suite de nos aventures !