Archives pour la catégorie Kung Fu Fighting 2019 – 2020

« Kung Fu Fighting » : saison 2, épisode 4

Ce jeudi 6 février, après avoir échauffé nos voix en scandant des slogans contre la réforme des retraites (l’honnêteté intellectuelle me pousse ici à souligner qu’un Spartakiste a perfidement souligné l’absence de « Black Bloc Céloche » à cette manifestation et émis des hypothèses cauteleuses sur l’anticapitalisme supposé éphémère de cette dernière – il devra faire amende honorable en lui fournissant des plâtrées de son excellent pudding), nous échauffons nos jambes et nos bras sur le terrain de la salle du Romarin, à La Madeleine.

Et pourtant, il s’en est fallu de peu pour que ce match n’ait pas lieu ! En effet, Youyou, premier arrivé, nous accueille hilare, en nous annonçant que La Madeleine… n’était pas au courant du match de ce soir ! La date avait pourtant été calée avec Thierry, le coach-président. Mais un Madelinois avait oublié de rentrer la date dans leur application (Oui, aujourd’hui, il existe des applications pour tout, même pour l’organisation de la vie d’un club… Comment ça, vous, vous saviez que ça existait ? Laissez-moi regretter d’être venue trop tard, dans un monde trop vieux, comme se lamentait Alfred de Musset, à moins que je ne sois venue trop tôt dans un monde trop jeune, et trop connecté). Passé l’effet de surprise, La Madeleine s’organise. « On n’a pas de gardien », les entendons-nous déplorer. Les Spartakistes se frottent les mains… Mais ils s’inquiètent aussi : « Et, pour la 3e mi-temps, il y aura quand même un coup à boire ? ». Thierry tient à nous rassurer là-dessus et les deux équipes commencent donc à trottiner, se faire des passes, échauffer leurs gardiens… On devait rencontrer La Madeleine 1, ce soir. Ce sera donc une équipe hybride, composée de joueurs et joueuses de la 1 et de la 2, pensant venir à un simple entraînement.

C’est un véritable bataillon de Spartakistes qui sont venus affronter nos adversaires fétiches et qui ont revêtu des chasubles pour l’occasion, La Madeleine nous recevant en rouge et noir (très jolies couleurs). Et des chasubles jaunes, en plus, pour la plus grande joie de Val, qui s’empresse d’accrocher son grigri à ses cages : une écharpe des Sang et Or ! S’élancent donc sur la piste Stéphane, Matthieu, Thomas, Youyou, Uriel, Aurélien, Romain, Justine, Céline, Agathe et Édouard.

L’engagement est spartakiste ! Le premier tir est contré, mais il donne lieu a un coup franc. L’action qui s’ensuit se termine par un tir, arrêté par le gardien. Derrière, La Madeleine travaille et obtient un coup franc. La balle repart, et l’arrière droit finira par l’offrir à leur pivot, ou devrais-je dire, pivote, qui marque : 2-0 (1’30 ») (rappelons ici que les buts marqués par les filles valent deux points, sauf sur penalty). Le Spartak repart à l’attaque. Stéphane, à l’aile, rentre en pivot, et crée suffisamment de distraction pour permettre à Uriel de marquer : 2-1. La Madeleine arrive rapidement en attaque, le demi croise avec l’arrière droit, qui s’engouffre dans un intervalle : 3-1. Commence alors une longue, très longue, trop longue série de croisés foudroyants… Le Spartak engage et Thomas, en arrière droit, parvient presque à prendre l’intervalle mais prend la décision de faire la passe à Stéphane, à l’aile : le tir est arrêté. La Madeleine remonte le terrain et tire, mais Val arrête la balle ! Le Spartak repart en attaque. Uriel fait une passe à Matthieu, mais malheureusement, vise les pieds à la place des mains. Commence alors une longue, très longue, trop longue série de pertes de balle tout aussi foudroyantes… Heureusement, Matthieu parvient à enterrer la contre-attaque qui a découlé de cette perte de balle. La balle reste détenue par La Madeleine, et l’arrière gauche s’élance mais vise au-dessus des cages. En attaque, Aurélien, au poste d’ailier gauche, s’élance pour prendre l’intervalle intérieur, mais se voit tancer par une joueuse de La Madeleine, qui écope d’un carton jaune pour son geste. L’attaque se poursuit, Uriel fait la passe à Thomas qui tire, mais la balle est déviée. Fort heureusement pour nous, Romain, bien placé, la récupère et marque ! 3-2.

La présence de Romain n’était pas assurée, pour ce soir. Lorsqu’ils nous a annoncé qu’il pouvait finalement venir, on l’a chaudement remercié, en lui intimant de marquer un minimum de 10 buts. On est comme ça, au Spartak ! On récompense le sacrifice par l’obligation du dépassement de soi et de la réalisation de chiffres annoncés (il se pourrait qu’on se prépare à notre prochain match contre Decathlon, et qu’on s’essaie au management sauvage…). Derrière, La Madeleine ne fait preuve de strictement aucune originalité, folie ou créativité, puisqu’ils se contentent de nous ressortir un croisé entre le demi et l’arrière droit : 4-2. A ce moment du match, Thomas sort, essoufflé, et laisse sa place à un coéquipier : « Je crois que mon corps n’a pas compris ce qui l’attendait ». Commence avec une longue, très longue, jamais trop longue liste de titres…

En attaque, Uriel s’élance à nouveau et nous délivre un boulet de canon dont il a le secret. Or, la balle vient s’écraser contre l’estomac du gardien, qui a beaucoup de mérite de tenir les cages, alors que ce n’est pas son poste, et de ne pas avoir jeté le maillot, après cet arrêt à couper le souffle. La Madeleine arrive en attaque et le demi travaille tant et si bien que la voie est libre pour l’arrière-droit, qui file vers l’intervalle et marque : 5-2. En attaque, le Spartak fait circuler la balle et Céline tente sa chance en arrière droite : elle obtient un coup franc. La balle est remise en jeu, Uriel et Matthieu tentent à leur tour de distraire la défense en exécutant un croisé. Mais l’infatigable demi madelinois s’empare de la balle avant que celle-ci n’arrive dans les mains d’un joueur spartakiste et fonce en contre-attaque. C’était sans compter sur nos joueurs montés sur des ressorts, qui remontent bien vite le terrain, pour enterrer proprement cette contre-attaque. Derrière, se met en place une attaque madelinoise, qui se terminera par un arrêt de Val ! L’attaque spartakiste qui suit se clôt sur un tir arrêté. Place à La Madeleine : le demi s’engouffre et creuse douloureusement, désormais, l’écart : 6-2. Le Spartak ne baisse pas les bras : Matthieu fait une passe à Youyou, en pivot, mais celui-ci est empêché par la défense. Romain passe alors la balle à Aurélien, empêché de même. Matthieu s’élance alors pour tirer, mais le gardien arrête la balle et l’envoie en touche. La balle est remise en jeu, et La Madeleine écope d’un deuxième carton jaune, pour une faute commise sur Matthieu. La balle continue de circuler, et le temps devient long… L’arbitre finit par lever le bras, ce qui oblige Romain à tirer… et à marquer ! 6-3 (8’’40). 

L’arrière droit de La Madeleine trouve le chemin du but et creuse l’écart qu’on venait de parvenir à réduire : 7-3. Le Spartak attaque, perd la balle, parvient à enterrer la contre-attaque. La Madeleine effectue un croisé (le scribe hésite à faire un copier-coller des deux phrases précédentes, tant ces actions se répètent pendant le match), mais Youyou, bras levé, dévie la balle et occasionne un corner. Le demi madelinois se lance dans une tentative de schwenker (le scribe doit reconnaître ici qu’il découvre l’orthographe du mot, seulement aujourd’hui. On écrit donc schwenker, et non pas schminker, comme le scribe le prononce à peu près. On a cette chance, au hand, d’être bercé par une douce poésie quand s’invitent des roucoulettes, des espagnoles, des schwenker et autre chabala…ou encore… le kung fu, qui a été adopté comme cri de guerre par l’équipe ! Un petit aperçu ? « Kung fu… Fighting ! Tululu tululu tululu ». Vous aurez, bien entendu, reconnu la frétillante mélodie de Carl Douglas ! Vous l’avez désormais dans la tête ? Ne nous remerciez pas, et tululututez!).

Alors, donc, ce schwenker madelinois ? Eh bien, il n’est pas concluant ! La balle est déviée par un spartakiste et roule dangereusement vers la ligne de touche, mais Romain et Aurélien se lancent dans une tentative de sauvetage impressionnante, si l’on en juge les « Woooh ! » poussés sur le banc. Retentit alors un « ALLEZ SPARTAK ! », qui coûte des points d’audition au scribe, mais qui emporte la fougue de tout le banc, qui entonne alors un énergique « Allez Spartak, on va gagner ! ». Ce n’est pas suffisant pour que l’attaque spartakiste soit concluante. La défense, en revanche, a plus fière allure, et Édouard s’en sort si bien que le banc applaudit. Soudain, Romain parvient à attraper la balle et à foncer en contre-attaque : 7-4 (11’30 »). « Plus que 8 ! », s’écrie un joueur sur le banc, qui n’a pas oublié que c’est par la pression qu’on obtient des résultats (on est prêts pour le match contre Decathlon !). Derrière, l’arrière droit madelinois nous gratifie d’une belle feinte, qui lui permet de prendre l’intervalle : 8-4. Stéphane s’élance à l’aile, et ça rentre presque ! Derrière, La Madeleine nous offre un festival de pertes de balle, récupérées, puis reperdues, puis récupérées, qui fait même lâcher au scribe un « olalalala » peu spartakiste… Le scribe se châtie actuellement, en écoutant toute la playlist Youtube proposée après l’écoute de Kung fu fighting de Carl Douglas. Là, c’est un live de Stairway to heaven. C’est pas si mal, tous ces solos de guitare. Ce festival se conclut donc sur une absence de but, et le Spartak remonte le terrain. Edouard s’essaie à l’aile droite, mais le tir est arrêté et repoussé vers l’aile d’où il provient. Stéphane, qui n’est pas le dernier à nous offrir des gestes hautement improbables, s’élance alors littéralement au-dessus d’Edouard, resté au sol dans la zone, pour tenter de récupérer la balle et de marquer. Il ne marquera pas, mais, il obtiendra un penalty ! Un geste ubuesque et une occasion de but ?! Stéphane est la générosité incarnée ! Ce gredin finalise bien vite son œuvre : 8-5. Ah, là, c’est Under the bridge, des Red Hot Chili Peppers. Le scribe a donc 15 ans et une passion dévorante pour Anthony Kiedis. Le scribe chante à gorge déployée. Le scribe a une forte envie de Malibu Coco, de soirées camping et de pelles mal roulées derrière les buissons. Il faut vite que la chanson se termine. Ah, c’est bon ! Où en étions-nous ? Ah ! La Madeleine fait l’engagement, et délivre rapidement un très beau décalage, qui se conclut logiquement par un but : 9-6. Le sang de Matthieu ne fait qu’un tour, et il orchestre un fulgurant engagement, qui laisse la défense madelinoise abasourdie et permet à Edouard de marquer : 9-7. La Madeleine se reprend rapidement : 10-7. 

C’est le moment, vous l’attendiez, où l’on appuie sur « avance rapide », pour ne garder que le meilleur de ce qui suit. Car ce n’est pas le tout, mais il y a la réunion de bureau mensuelle du Spartak dans une heure et le scribe doit s’assurer de la cuisson de son cake pesto-chèvre. Le saviez-vous ? La réunion de bureau mensuelle du Spartak est ouverte à tou.te.s ! On s’y voit, la prochaine fois ? Donc : 

Romain marque en demi et commence à bien remplir le contrat (plus que 7 !)
En contre-attaque, Romain fait une passe dans le dos à Uriel qui marque avec un tir probablement non homologué dans le handball international, et qui fait pousser à Justine un petit « Woop woop ! » d’admiration et de joie.
À l’aile droite, Justine fait une passe à Youyou, qui marque.
Ici, il faut savoir que le Spartak a su remonter 3 buts en 4 minutes ! Un véritable « moment de grâce », comme disent certains ! 

On se rapproche dangereusement de la fin de la première période, de même que l’attaque spartakiste se rapproche dangereusement de la zone adverse. Il faut tirer ! C’est chose faite, mais à côté. « Ça aurait fait du bien de le mettre, mais c’est pas grave », déclare Val, nous gratifiant d’un autre titre mutin. La première période se termine donc sur le score de… 13-10 pour La Madeleine ! Le Spartak a su réduire l’écart ! Et trois buts, qu’est-ce que c’est ? Trois fois rien ! Tiens-toi prête, La Madeleine, la deuxième période n’attend que nous !

La Madeleine engage : « retour avec Clément ». Sauf qu’à la faveur d’un cafouillage et d’une bonne défense d’Uriel, l’attaque patine. Enfin, pas longtemps, puisque le demi finit par faire une passe à la pivote : 15-10. Ouch. En attaque, Uriel déclenche son tir, qui arrive dans les pieds du gardien, qui relance. Mais le Spartak parvient à enterrer. En attaque, toujours, Uriel croise avec Aurélien, qui libère sur Matthieu qui fait une passe ma-gni-fi-que à Stéphane, à l’aile, mais le tir est arrêté. La Madeleine réplique immédiatement derrière : 16-10. De même que le Spartak : Uriel croise avec Matthieu, qui a l’audace de décocher un tir en appui, dans le secteur central, parfaitement fatal à la défense madelinoise. L’attaque de La Madeleine, qui suit ce but, se solde par un échec, grâce à un bel arrêt de Val. Le Spartak repart en attaque, et un cafouillage a lieu entre deux joueurs, ce qui donne naissance à une contre-attaque madelinoise, avortée à la faveur d’un marcher des rouges et noirs (c’est-à-dire, ce soir, La Madeleine. Le Spartak, nous le rappelons, est sang et or !). En attaque, Céline fait une belle passe à Matthieu, qui remet son ouvrage sur le métier : tir en appui : 16-12. La Madeleine attaque, mais ne parvient pas à marquer. Le Spartak repart en attaque, et Matthieu ne parvient pas à agripper la balle correctement. Celle-ci roule au sol, mais il ne peut la ramasser, sous peine de faire une reprise de dribble. Or, ses coéquipiers n’avaient pas forcément vu l’action, ou ne maîtrisent pas encore ces petites subtilités. C’est ainsi que le banc s’époumone : « CÉLINE ! VA CHERCHER LA BALLE ! », ce qui ne manque pas de surprendre la joueuse, qui parvient néanmoins à dépasser sa stupeur pour accourir auprès du ballon. L’action repart et Uriel nous régale à nouveau, en mettant un but « par petit pont, pour la deuxième fois », comme le notera Agathe : 16-13.

Ainsi, cette deuxième période démarre sur les chapeaux de roue ! Certes, l’écart est encore de trois buts, mais cela est rassurant, car il faut savoir que le Spartak s’est spécialisé dans la débâcle des 10 premières minutes de la deuxième période. La routourne aurait-elle commencé à routourner ? Le Spartak aurait-il vaincu ses démons ? Ce match s’annoncerait-il comme le début d’un avenir glorieux ? Reprenons notre récit, et jugeons-en ! Après cette facétie d’Uriel, La Madeleine marque : 17-13 (6′). Derrière, Matthieu tente sa chance, mais le gardien arrête la balle et lance une contre-attaque, qui vient buter sur notre portier. La Madeleine reste cependant en possession de la balle et un joueur s’essaie à un tir, qui vient faire trembler la transversale de Val, et sans doute lui-même un peu. La balle atterrit à nouveau dans les mains madelinoises et une joueuse s’élance vers la défense. Nous l’avions comparé à Buster Keaton, dans la chronique précédente, et ce joueur continue de nous prouver ses velléités pour la comédie : Matthieu déploie son « super jeu d’actor studio », comme le note le scribe dans le carnet, et obtient un passage en force. 

À ce moment du match, nous avons quasiment dépassé les 10 premières minutes, qui en temps normal sont fatales au Spartak. « Ça s’observe, ça défend fort, mais ça ne marque pas », rapporte le scribe, avec sagacité et des dons certains pour le dessin, puisqu’il illustre ce commentaire sportif d’un smiley… dont on peine à déterminer l’expression : surprise ? déception ? Certes, ça ne marque pas, mais au moins sommes-nous sur le point de briser une malédiction ! A 9’45 », nous en sommes toujours à 17-13 ! Allez, plus que 15 secondes à tenir ! Le Spartak est en attaque et perd la balle, mais Edouard effectue un superbe retour et met à mal la contre-attaque. Les Spartakistes ont donc le temps de revenir en défense, et les deux équipes se font face. Malgré une belle défense d’Edouard et de Matthieu, La Madeleine marque : 18 à 13. Le Spartak aurait pu réduire et revenir à -4, mais c’était sans compter sur une jolie parade sur gardien, qui devrait véritablement songer à en devenir un vrai, vu les arrêts qu’il sort ! En attaque, Justine, à l’aile droite, se défait bien de son défenseur, mais son tir se solde par un arrêt, que Stéphane récupère néanmoins et qu’il offre à Matthieu : 18-14 ! Ouf !

Or ! C’est à ce moment que La Madeleine décide de venir nous porter un coup, qui nous sera peut-être fatal. Est-ce ici que le match bascule ? Les spécialistes pourront en débattre longtemps. En effet, c’est à cet instant, alors que nous nous apprêtions à célébrer le passage des 10 premières minutes plutôt réussies et prometteuses, une joueuse de La Madeleine marque et le score décolle à nouveau, éloignant dangereusement une victoire spartakiste, douchant nos espoirs : 20-14. Le Spartak ne se laisse pas anéantir pour autant ! Romain croise pour Matthieu, qui surprend tout le monde en exécutant une magnifique feinte et en délivrant la balle à Stéphane, à l’aile, qui tire. Las, la balle n’atteint pas le fond des filets. Derrière,  La Madeleine enfonce le clou : 23-14. Comment cela, 23-14 ? Aux dernières nouvelles, le score était de 20 à 14 ! D’où proviennent ces 3 buts, et cet écart désormais titanesque ? Sachez que les scribes se relaient, au gré des changements de joueurs. Parfois, cette transition se fait en douceur et parfois, elle essuie des turbulences. Il semblerait donc qu’un changement de joueurs et de scribes ait créé une faille temporelle dans la prise de notes. Et qu’une partie du match soit donc vouée aux limbes. Nul doute que la clef pour comprendre la plongée du Spartak résidait dans cette poignée de minutes occultées. Désolé, chers spécialistes, mais ce n’est pas aujourd’hui qu’on parviendra à déchiffrer le grand malheur qui pèse sur cette sympathique équipe, et qui la condamne à enchaîner les défaites, jusqu’à présent. 

Nous entrons dans les dix dernières minutes de jeu, et il s’agira de réduire l’écart, pour l’honneur. La victoire ou le nul sont désormais hors de portée, mais le Spartak poursuit humblement son labeur. Romain obtient un penalty : 24-15. La Madeleine marque : 25-15. Le match se poursuit. Nous en sommes à 26-16. Une pivote madelinoise se fait cruelle : 28-16. Il reste désormais 1 minute de jeu. « On doit remonter ! » s’écrie alors Val, notre gardien. Et, vous voyez, finalement, c’est dans cette dernière minute qu’éclate véritablement l’ADN du Spartak. Certes, nous traînons avec nous, de match en match, nos casseroles et nos défauts : pertes de balle, défense mal coordonnée, deuxième période marquée par un relâchement fatal. Mais l’essence du Spartak réside avant tout dans cet humour, face à la débâcle, dans ce rieur et cocasse « On doit remonter ! », lancé avec espièglerie à la face d’une défaite déjà concédée. Spartak outragé, Spartak brisé, Spartak martyrisé, mais Spartak fair-play ! C’est sur cette touche de dérision que se termine ce match. On se serre la main et on file prendre une photo fraternellement surprenante : ce soir, nous sommes tous en rouge et noir ! Alors, après tout, qui sera capable de distinguer les vainqueurs des vaincus ? Et c’est un chant d’union qu’inspire au scribe cette fin de match, un chant aux accents de révolution, de fraternité et d’espoir :

« On est là, on est là ! De Fives jusqu’à La Madeleine, on est là ! Pour les couleurs du maillot que l’on porte sur le dos, de Fives jusqu’à La Madeleine, on est là ! ». 

La troisième mi-temps est plus brève qu’à l’accoutumée. Peut-être un peu de fatigue hivernale. Mais c’est toujours un plaisir de trinquer au Romarin. « Vivement la chronique du match ! » lance une Madelinoise au moment des départs. Qu’elle soit ici remerciée de sa curiosité et de son intérêt. Les dernières bières sont bues devant la salle et les derniers Spartakistes attroupés voient s’éloigner les Madelinois vers leurs foyers. Notre fierté s’en trouve toute gonflée : la troisième mi-temps, c’est nous qui l’avons remportée ! Le match pour eux, la troisième mi-temps pour nous, et nous repartons heureux, bercés par l’illusion de cette belle égalité. Prochain match ? Dès lundi. Nous affronterons Decathlon, premiers au classement, et dont les récits des équipes adverses qui les ont déjà joués nous glacent le sang. Le Spartak populaire et solidaire à l’assaut du géant rouleau compresseur capitaliste. Hum… les ingrédients parfaits pour une future chronique engagée !

« Kung Fu Fighting » : saison 2, épisode 3

La nouvelle année commence sur les chapeaux de roues pour le Spartak lillois. Après notre défaite à Romarin avec nos chers et tendres amis de La Madeleine, nous voilà repartis pour de nouvelles folles aventures et cette fois-ci, au fin fond de la contrée de Mons-en-Baroeul. Nouveaux adversaires pour cette année de tournoi loisir, mais non sans surprise, une nouvelle histoire d’amour se noue peu à peu avec eux. C’est donc avec beaucoup d’impatience et un peu d’appréhension que nous nous sommes lancés dans cette aventure riche en rebondissements et en émotions.

Lundi 27 janvier, 20 h 30. Les premiers combattants s’apprêtent à prendre place au sein des différents carrosses nous envoyant tout droit vers de nouveaux horizons encore inconnus et bien brumeux.

Certains ont encore du mal à se remettre du mythique tournoi Rouge et Noir de la veille. Entre les exercices de fitness, les blind tests enflammés et les matchs de hand, futsal, ultimate, basket et balle au prisonnier, l’heure était plus au repos et plateaux-repas qu’aux courses sur un terrain. C’est peut-être aussi pour ça que le banc des remplaçants était bien vide ce lundi…

Toute cette tension musculaire n’a pourtant pas empêché Matthieu, Nico, Youyou, Val, Justine, Céline, Agathe, Aurélien, Uriel et Armandine d’être présents. Sans compter sur Edouard, dans les gradins pour nous supporter et filmer ce match, aux côtés de David, autre supporter spartakiste. Dix valeureux fifrelins prêts à en découdre contre de nouveaux et féroces adversaires !

L’échauffement commence doucement, lancé par un Valentin plus chaud que le feu des enfers.

Pour preuve, c’est sans crainte qu’il décore magistralement sa cage de l’écharpe du RC Lens et d’une casquette. Devant le regard suspicieux et ébahi de ses coéquipiers, on entend crier : « Ce sont mes grigris ! » Notre sort serait-il donc si malheureux ?!

Une fois les corps frais et mouillés de l’équipe chauffés, l’éternelle question de « qui commence ? » se pose. Au loin, nous entendons « Qui c’est qui court ? Monchicourt ! ». Le scribe qualifiera ce cri de guerre d’« énigmatique ». En effet, nous serions curieux de comprendre la signification de cette exclamation. De notre côté, notre chant est beaucoup moins élaboré puisque plagié. Mais nous réservons notre inspiration pour les chroniques.

Le coup de sifflet est donné ! Le Spartak lillois est prêt, campé en défense à attendre le premier coup qui lancera l’offensive et déchaînera les mers. Jusqu’au moment où l’arbitre, intrigué, nous rappelle que c’est à nous d’engager. Et c’est devant des coéquipiers, spectateurs et adversaires hilares que nous remontons le terrain, un peu cois mais bien déterminés à en découdre avec les Monsois.

La première action est lancée par Uriel, qui passe la balle à Aurélien. Première tentative vaine, suivie par Mons dont la balle est arrêtée par Val.

Notre gardien aura inauguré ses grigris, donc, ce soir. Le baiser chaud laissé sur son écharpe du RC Lens lui aura voulu une force d’arrêt majestueuse, d’une main ferme et prête à en découdre.

La confiance commence doucement à prendre le dessus sur l’appréhension. Du demi on entend Nico crier « Céloche, retour ! » ; un tir, dévié, une balle perdue. Une parmi tant d’autres… Au bout de la 2e minute, le score est toujours de 0-0. Ce soir, nous avons décidé de travailler la finesse, la séduction de l’adversaire.

 Tout d’un coup, le premier Bernard sort de sa tanière, et crée un trou dans la défense monsoise, permettant à Uriel d’ouvrir le score. 1-0.

S’ensuit un enchaînement d’allers-retours, de lancers ratés. Jusqu’à ce que Mons récupère la balle sur une contre-attaque ratée du Spartak et marque. Les jeux sont faits, le score est définitivement lancé : 1-1.

Au vu de l’avancée des scores, nous pourrons affirmer que les gardiens étaient respectivement de vraies barrières contre la barbarie, des murs empêchant tous ballons de faire leur entrée dans les buts et de faire crépiter le feu naissant d’un sentiment de victoire.

Changement de main, Justine rentre sur le terrain. Après plusieurs contre-attaque, loupées, le score ne bouge toujours pas : 1-1 à la 10e minute. Ce match, à l’instar d’un bon film français, prend le temps de s’installer. Chacun prend ses marques, comme si les empreintes de pieds devaient se fondre dans le sol de ce gymnase encore jamais inauguré par le Spartak. Les courses sont rapides, mais la précision reste à retravailler.

Jusqu’à ce que Mons remonte le score, sur 2 contre-attaques. Mais c’est sans côté sur Aurélien, qui tel un aigle royal, s’envole dans les airs pour marquer son premier (mais pas dernier) but du match, suivi par Matthieu qui égalise.

Toute cette soudaine excitation, vivant son apogée à la 17e minute, sera conclue par Uriel et son but nous menant à l’avantage. Temps mort (mais pas littéralement, la table continue de faire des blagues et de divertir les âmes esseulées, fatiguées, suantes sur le banc).

Le match reprend, et Armandine relance l’action en se faufilant dans la défense. Le gardien, sans pitié, arrête son tir. Derrière, Mons en profite pour marquer. 4-4.

Matthieu aussi tentera de passer et de s’envoler grâce à sa grande détente. Mais lui sera vite cloué au sol par un coup d’épaule. Tel un vrai Spartakiste, il se relève, la tête haute. Mons enchaîne cette action part un but. La colère monte mais on sait bien que la vraie bataille se mène sur le terrain (et dans la rue, en manifestation, certes). Ni une ni deux, Matthieu se venge et tel un couteau planté droit dans le cœur, marque d’un tir franc et direct !

Uriel, maître de la roucoulette spartakiste, lance un tir improbable, qui passe ! C’est ainsi que volant dans les airs, il s’élance et se lance dans une comédie digne de Maurice Béjart et faisant plus d’envieux que de raison.

Pendant une seconde, le temps est arrêté. Le silence plane, jusqu’au moment où ses pieds retombent au sol, laissant vibrer et résonner ce moment de grâce ne nous laissant qu’avec ce souvenir impérissable de beauté infinie.

La phrase finale, acquiescée par tous sera énoncée par Nico : « les gars, faut mettre 1 point de style là ! ». Et encore Nico, 1 point, tu es bien gentil…

C’est sur une faute et un penalty que le Spartak marque le point suivant, suivi par Aurélien qui tente de l’aile, puis lucarne, puis récupération, pour une nouvelle lucarne. C’est un véritable ascenseur émotionnel que nous vivons là, balancés entre la fascination et la douleur de ne pas pouvoir se concrétiser une telle action.

C’est Nico -toujours lui- qui va achever cette action en marquant un point, puis nous encourageant à avancer vers l’égalisation via une contre-attaque.

Mi-temps, 7-7.

D’un commun accord, Valentin, resté dans l’ombre, est nommé l’homme du match. En effet, on en dit bien peu à son sujet, mais il n’a cessé de se jeter corps et à âme sur le ballon, fugace, ne laissant aucun espoir et répit à l’adversaire. Il aurait pu dire « merci », mais sa répartie est à la hauteur de son talent : sans limite. « C’est toute l’équipe l’homme du match. Je ne ferais pas ça pour n’importe qui. »

S’ensuit un encouragement chaleureux à Céline, un peu inquiète de son inefficacité : « Bloque la défense, fais des trous, SOIS UN VRAI PLOT ! » Font-ils référence au legging de toute beauté ?

Reprise du match. Mons ouvre le score : 8-7. Pendant que les joueurs, ayant à peine pris le temps de respirer, reprennent de vives couleurs sur le terrain, la table continue de se marrer, sûrement à prédire le nombre de bières qui seront vidées en 3e mi-temps. Quelques tentatives loupées du Spartak contre un tir réussi de Mons. Le score continue de se desserrer : 9-7.

Une perte de balle à Mons nous donne ainsi l’avantage…mais Céline récupère la balle, et préfère l’envoyer dans les vestiaires de l’équipe adverse plutôt que sur le terrain. Mais elle ne serait visiblement pas la seule à perdre balle sur balle, puisque les deux équipes enchaînent ainsi.

Nadir, de Mons, en pivot tape le poteau, encore. « Au bout de trois poteaux, on lui compte un but, il donne de la bonne volonté », s’écrie la table. Nous noterons le positionnement très pédagogue et encourageant.

Entre deux balles perdues et un tir raté de Céloche au pivot, l’arbitre prend le temps de signaler à Nicolas ses lacets défaits. Quelle prévenance…

Aurélien nous permet de remonter le score : 9-9.

Encore une fois, le 7 de Mons marque. Sur le banc, la colère commence à grandir : « Bon sang, il est vraiment fort celui-là ». Certain.e.s le compareront même à un dessert latte. Mais malgré la douceur du moment, l’amertume commence à envahir nos palais.

Justine revient sur le terrain et tout le reste de l’équipe, en défense, ne lâche rien, comme la grève. Ça lutte, bloque, sans blesser, les lacrymogènes n’étant pas recommandés durant un match de hand.

A bout de souffle, le Spartak demande un temps mort : Val en profite pour embrasser son écharpe.

Engagement pour nous. Armandine tente de tirer de l’aile, presque ! « Ça aurait fait du bien. » 50e minute, 15-12 pour Mons…

S’enchaînent des pertes de balle spartakistes, récupérées en contre-attaque par Mons et marquées. Rapidement, l’écart grandit : 19-13 à la 54e minute. Tout va très vite pour nous, sportifs du dimanche bien mal habitués à courir si longtemps, si vite…

Le match finira par une défaite du Spartak, à 22-15.

Nouvel arrivant dans le tournoi, Mons nous réserve encore de belles surprises. Après une douche chaude pour les filles et plus froide pour les garçons, toute la joyeuse bande se retrouve autour du bar monsois. Et là, quelle stupéfaction ! De la bière – de qualité – à foison, des gâteaux maison… et une descente à faire trembler un skieur professionnel ! Bon sang, serions-nous également en train de perdre la 3e mi-temps ?! Après avoir dégusté le cake fait maison, les quiches, les gâteaux avec leur glaçage, les chips, le prosecco (!!!), nous nous apprêtons à repartir. Avant de quitter les lieux, Valentin remplit une dernière fois ses poumons de cette belle énergie qui plane : « Cette salle est très feng shui ».

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Effectivement Val, cette salle est feng shui, surtout quand on peut lire sur les murs « Ecole de hand, école de la vie ». Encore une fois, nous rentrerons vidés par beaucoup de courses, de déception de n’avoir pas été à la hauteur d’un tel accueil, mais aussi de rires, et de belles promesses de futurs tournois « sportifs » partagés avec nos nouveaux amis, les Monsois.

« Kung Fu Fighting » : saison 2, épisode 2

Villeneuve-d’Ascq – Spartak lillois
20/01/2020

En ce lundi 20 janvier 2020, nous nous acheminons vers la salle Marcel Cerdan, à Villeneuve-d’Ascq, pour cette troisième rencontre du championnat. Petit récapitulatif ? Pour l’instant, le Spartak s’est incliné contre les équipes de Lille et de La Madeleine. Il n’y a pas foule, en ce frisquet et pluvieux lundi de janvier : Mathieu, Nico, Agathe, JS, PE, Youyou, Aurélien, Romain, Justine et Val sont présents. Villeneuve-d’Ascq, on les connaît, puisqu’on a rencontré leurs deux équipes à plusieurs reprises, l’an passé. Et lors de ces précédentes rencontres, nous nous étions… inclinés.

On s’échauffe doucement et bientôt, le match commence, sous les encouragements d’un public de qualité : les parents d’Agathe ont fait le déplacement ! Merci à eux, de venir nous apporter leur soutien, et de tenter de rendre cette immense salle un peu moins vide.

La première action est spartakiste, et JS s’élance, en demi. Le ballon frôle le poteau, mais malheureusement à l’extérieur. Derrière, Villeneuve-d’Ascq (qu’on écrira désormais VA, n’en déplaise aux Valenciennois, car il est très pénible d’écrire « Villeneuve-d’Ascq », avec toutes ces majuscules et ces apostrophes), VA donc, lance une contre-attaque (qu’on écrit « CA » dans le carnet, sachez-le), mais fort heureusement, c’est dehors. Le Spartak repart en attaque, et Aurélien tente sa chance à l’aile gauche. Las ! Le tir est dévié ! Mais par bonheur, Nico parvient à récupérer la balle à l’aile droite, et ouvre le score : 1-0 (1’26 »). VA ne tarde pas à répliquer et amorce un décalage, qui finit sur l’aile droite. L’ailier prend son intervalle et tire… sur Val ! Oh ! C’est presque un vers holorime ! Pardon ? Ah, vous êtes dévorés par la curiosité de savoir ce que c’est ? Tournons-nous vers ce cher Alphonse Allais :

« Par les bois du djinn où s’entasse de l’effroi /
Parle, et bois du gin, ou cent tasses de lait froid »

Merveilleux, n’est-ce pas ? Il y en a un qui m’a toujours fasciné, et que j’aime à réciter… Pardon ? Ah, oui, c’est vrai. Ce n’est pas une dissertation sur la poésie, mais la chronique d’un match de hand. Quoique… Ainsi, nous disions que l’ailier avait tiré sur Val. Oui, véritablement sur Val, en plein ventre ! Mais ça reste un arrêt ! « Je suis à 100 % de réussite », claironne notre portier, tout sourire. Il semblerait que VA ait malgré tout réussi à récupérer la balle, puisqu’un nouveau décalage s’opère. Cette fois-ci, l’arrière gauche trompe Nico d’une feinte et prend l’intervalle (l’inter-Val !) (un an de chroniques, et ce n’est qu’aujourd’hui que je découvre ce jeu de mot très amusant !) : 1-1. Oui, la chute est douloureuse : VA égalise à 2’45 ».

Le Spartak va-t-il s’en laisser montrer ? En attaque, JS s’élance, mais la balle est encore déviée ! Chers lecteurs, s’ouvre ici une longue série de balles déviées. Mon dictionnaire des synonymes (Crisco, excellent, je vous le recommande) ne regorge pas d’assez de mots pour toutes les rapporter sans risquer la répétition… Il faut dire que le gardien villeneuvois sait y faire ! Mais dévié n’est pas enterré ! Jugez-en : la déviation atterrit à nouveau dans les mains de Nico, toujours à l’aile droite, qui fait opérer sa magie : 2-1 pour le Spartak, à la 3e minute ! L’équipe est requinquée et se montre féroce en défense. Les intervalles (oh, la tentation est si forte…) sont tous fermés les uns après les autres. JS et Agathe sont si réactifs qu’ils mettent l’attaque en déroute et occasionnent une perte de balle. En attaque, Nico tente un tir au poste d’arrière-droit, mais avec « trop de nonchalance », comme on peut le lire dans le carnet. Ah… La nonchalance de Nico… Un jour, nous lui adresserons une ode ! Ainsi, le tir est arrêté et le gardien lance une contre-attaque, qui finira au fond des filets de Val : 2-2 (4’32 »).

« Nico prochaine exter’ », entend-on résonner dans cette immensité effrayante. Mais ce n’est pas concluant. Agathe s’élance, au poste d’arrière droite, mais la balle finit dehors. VA tente alors une montée de balle, mais celle-ci est arrêtée par le Spartak ! « Aurel, interne ! ». JS s’élance, mais… placez ici le synonyme no 1 de « dévié ». Le gardien lance alors logiquement une contre-attaque, mais il semble que nous soyons bénis des dieux de la contre-attaque, ce soir, car un des joueurs de Villeneuve-d’Ascq marche et la balle est rendue au Spartak (pour les néophytes : non, le joueur n’a pas été sanctionné car il a simplement marché. Si c’était le cas, s’il nous était interdit de marcher et si l’on ne devait que courir pendant les 60 minutes du match, croyez bien que le Spartak n’aurait JAMAIS engagé une équipe dans un championnat d’un sport aussi barbare. Un « marcher », c’est lorsqu’un joueur fait plus de trois pas, balle dans la main, sans rebond).

Le Spartak récupère donc la balle et repart immédiatement en attaque. Que se passe-t-il lors de cette attaque ? Difficile de savoir. L’attention du scribe, à ce moment, a été attirée par Matthieu, qui faisait alors tranquillement des pompes, sur le banc. Au Spartak, on revendique le multi-sport, et on allie le fitness du mercredi au hand du dimanche lors de match le lundi ! Vous aussi, vous trouvez que les créneaux de fitness du mercredi sont surpeuplés ? N’attendez plus, rejoignez-nous lors des matches, et suivez le rythme de coach Matthieu ! Bon, et donc, sinon, cette attaque ? Il me semble que cette chronique est bien plus décousue qu’à l’accoutumée… Serait-ce lié au fait qu’elle soit écrite plus de deux semaines après le match ? Allez, on se concentre. Donc. L’attaque. Après l’interne, JS annonce un « Aurel’ externe ». Et cette fois-ci, ça marche ! Grâce à cette combinaison, JS, en demi, s’engouffre et s’encastre littéralement dans la défense, qui aurait dû avoir la présence d’esprit de se décaler : penalty ! Nico transforme ce dernier et le Spartak reprend la tête : 3-2 (7′).

VA ne bronche pas et reste droit dans ses bottes : le demi fait la passe au pivot, qui remet les pendules à l’heure : 3-3. En attaque, le Spartak s’essaie à une rentrée de Nico (ailier ou arrière ? Mystère !). La balle finit sur Agathe, mais le ballon frôle le poteau, toujours du mauvais côté. VA profite de notre agacement (satanés poteaux !) pour prendre la tête : 4-3 (8′). En attaque, c’est à nouveau JS qui prend ses responsabilités, qui tire, et qui… voit la balle être déviée par le gardien.

À ce moment, le gardien nous gratifie d’un geste tout à fait spartakiste. En effet, au lieu de lancer une contre-attaque, il tire pour marquer, Val étant sûrement accroupi comme il aime l’être, à ce moment, ou en train de papoter, bref, entrain de tout sauf garder les cages. Mais c’était sans compter sur la vivacité de notre Thierry Omeyer, qui récupère aisément ce que nous qualifierons donc de « passe spartakiste ». Ainsi, la balle revient très vite dans les mains des Rouges et Noirs, qui n’ont pas eu besoin de revenir en défense, et sont déjà en place pour l’attaque. Nico tente une passe à PE, au pivot, mais ce dernier n’arrive pas à l’attraper. L’attaque se poursuit néanmoins, mais elle tarde à proposer de vraies actions, et l’arbitre lève le bras (néophytes : cela signifie qu’il faut vite tirer, sinon la balle sera rendue à l’adversaire). Romain déclenche un tir, mais la balle finit dehors. VA réagit, et son ailier droit vient creuser le score : 5-3 (10′). Heureusement, Aurélien trouve enfin le bon angle, pour contourner poteau et gardien, et marque ! 5-4. En attaque, VA parvient à faire bouger notre défense pourtant soudée, et ils occasionnent des intervalles, qu’ils s’empressent de prendre : 6-4.

Bon, chers lecteurs. Nous n’en sommes qu’à 10 minutes de jeu, et, à la différence de d’habitude où le scribe dédie sa vie à l’écriture de cette chronique, en chantonnant gaiement « je sers le handball loisir spartakiste, et c’est ma joie », le scribe a aujourd’hui pas mal de chats à fouetter, et donc peu de temps devant lui. C’est pourquoi, il vous propose une avance rapide, qui arrive pile au moment où la personne ayant pris le relais pour prendre les notes dans le carnet semble être adepte de la devise Mies Van der Roheienne : « Less is more. »

Contre-attaque Villeneuve 7-4
But JS  7-5
Défense zone penalty VA 8-5
Arrêt Val !!! [Ah ! Enfin une pointe d’enthousiasme !]
Penalty Spartak Matthieu 8-6
But Agathe 9-8
Arrêt VA puis de Valentin, Val encore

On a pitié, et on vous épargne encore une page pleine de notes brutes. Sachez que nous sommes désormais à… 14-8 ! 14-8 ?! Mais que s’est-il passé ? Le Spartak a complètement plongé, lui qui était au coude-à-coude avec son adversaire depuis le début ! Le scribe reprend la pleine page de notes. Ah oui, en effet, il était écrit : « On cale en attaque ». Sobre, efficace et clairvoyant.

Un coup de sifflet résonne : Youyou est sanctionné de 2 minutes. Romain et JS n’ont de cesse de se jeter à l’assaut de la forteresse qui fait office de but, mais ils sont éhontément repoussés. VA se lance en contre-attaque, mais le joueur fait une reprise de dribble, ce qui provoque l’hilarité de la table de marque. Ah, la table de marque ! Une table chaleureuse et rieuse, comme on les aime, et qui n’hésitera pas à soutenir le Spartak, tout au long du match ! Merci encore, pour ces encouragements (dont on se demande, tout de même, s’ils ne relevaient pas un peu de la moquerie… De toute façon, au Spartak, on est fair-play, pas rancunier, et on prend tous les encouragements qui nous tombent sous la main !).

On s’approche des dernières minutes ! Et il s’agit de recoller le plus possible au score ! Romain, en arrière droit, se faufile dans la défense et… obtient un penalty ! C’est Matthieu qui accepte d’endosser cette position délicate. Il tire… mais le gardien l’arrête ! En plus de ce geste suffisamment cruel, VA s’octroie le luxe de marquer à la dernière seconde de jeu ! Et la première mi-temps se clôt sur le score de 16 à 8, pour VA…

Extraits du debrief de la mi-temps : « Faut du mouvement ! », « Allez, on se dit qu’on la gagne, cette 2e mi-temps ! », « De toute façon, on gagne toujours la 3! ». « En fait, quand l’arbitre siffle, ça arrête le temps ? » : il n’est jamais trop tard pour que notre cher gardien, très fraîchement handballeur encore puisqu’il n’a qu’un an au compteur, comprenne les subtilités de l’arbitrage, qui peut décider, en effet, d’arrêter le temps, lorsque celui-ci est très proche de la fin, et que la balle va se perdre dans les dédales de ce labyrinthe qu’est la salle Marcel Cerdan.

C’est reparti ! VA démarre la 2e mi-temps. Mais la défense, à l’instar de la musique, est bonne, et cette attaque se solde par une perte de balle. En attaque, Agathe, en pivot, reçoit la balle, mais le diable est dans les détails ainsi que dans quelques centimètres en trop, qui place notre pivot en zone. L’arrière gauche de VA réalise une jolie feinte et fait la passe à son pivot, mais la balle est récupérée par le Spartak, qui lance une contre-attaque, orchestrée par Nico et Matthieu : 16-9 ! On remonte ! Val arrête le tir d’un arrière droit ! Nous assistons à un beau décalage, côté Spartak, et JS, en demi, lance PE, en arrière droit, mais la balle finit dehors. Une contre-attaque survient derrière, qui sera heureusement enterrée. En revanche, la suivante ne l’est pas, et se termine par une cruauté qui fait toujours frémir l’assistance : but par poteau rentrant… 17-9.

S’ensuit une scène sortie tout droit d’un film de Buster Keaton : en attaque, le Spartak perd la balle, et VA fonce en contre-attaque. Mais à la faveur de cafouillage, la balle finira dans les mains de Matthieu, qui viendra la planter au fond des filets, et pas n’importe comment: même silhouette longiligne, même flegme que le maître du burlesque, Matthieu nous gratifie d’une spectaculaire roucoulette !  17-10. « Il est reparti tout guilleret », commente un spectateur. A peine le temps de se remettre de ce petit moment de cinéma, que VA se voit offrir un penalty : 18-10. Derrière, PE fait la passe à Agathe, qui ne parvient pas à pivoter. « Externe droite retour », s’écrie un Spartakiste. Mais l’action n’aura pas la chance d’aboutir, puisque la balle sera interceptée et envoyée au fond des filets après une rapide contre-attaque : 19-10. C’est le moment « entracte » de la chronique, où on se propose d’accélérer un peu le rythme, en vous proposant un assortiment de gestes spartakistes :

Nico tente le lob de l’aile droite, mais l’angle était quand même très fermé.
Matthieu enterre une contre-attaque, et part en contre-attaque (en contre-contre-attaque ?), mais le gardien arrête la balle et lance une contre-attaque (une contre-contre-contre-attaque ?) : 20-10
JS et Matthieu tentent un croisé et obtiennent un coup franc.
Matthieu croise avec JS, qui feinte, prend l’intervalle et obtient un penalty : 20-11.
Arrêt de Val.
Aurélien marque à l’aile gauche : 20-12.

« Allez Spartak, on y croit ! ». Cette fois, c’est carrément le banc de Villeneuve d’Ascq, qui nous encourage !

Val réalise un arrêt d’anthologie ! Alors qu’une contre-attaque fond sur lui, notre trublion ne se démonte pas et avance sur le joueur, placement adroitement sa jambe, qui stoppe la balle ! Le banc exulte !

La suite du match est à l’image de la première mi-temps, et de l’entame de cette seconde. Des contre-attaques à foison, des pertes de balle, des tirs cadrés mais arrêtés… De jolies actions, des réussites, des combinaisons fructueuses… Malgré cela, l’exploit était un peu trop grand, pour les petites épaules de nos braves Spartakistes, qui n’ont pas démérité mais qui n’ont jamais réussi à recoller. Et le match s’achève sur une victoire de Villeneuve, 29-13. Allez, on se congratule, on se serre la main, on se prend en photo, rapide passage aux vestiaires, et on se retrouve au bar, où le gardien devient beaucoup plus sympathique, maintenant qu’il nous verse des verres au lieu de dévier nos ballons ! Il se fait déjà tard, en ce lundi soir, à Villeneuve-d’Ascq, et il est déjà temps de rentrer à la maison. La déception de la défaite est atténuée par la perspective du prochain match : Mons, petit nouveau du championnat, est paraît-il à notre portée. C’est ce que nous ont promis La Madeleine et Villeneuve. Alors, on rentre, rêvant déjà à une prochaine victoire… À suivre !

« Kung Fu Fighting » : saison 2, épisode 1

La Madeleine 2 – Spartak lillois
16/01/2020

Pour votre plus grand bonheur – du moins, on l’espère – et pour le nôtre, en tout cas, c’est parti pour la saison 2 de l’équipe de hand loisir du Spartak lillois ! Enfin, c’est parti… Il faut ici confesser que l’équipe de hand a, en réalité, déjà joué deux matches, depuis le lancement de la saison… Oui, au rouge de notre maillot se mêle celui de notre honte… Mais, que voulez-vous… L’irrésistible attrait des vacances, l’âpre réalité du quotidien et ses triviales contraintes, l’énergie et la mobilisation requises pour la lutte contre la réforme des retraites (et sans doute une légère flemme) ont tenu les scribes éloignés de leurs claviers, après ces deux premiers matches. Vous avez donc été privés, chères lectrices, chers lecteurs, des comptes rendus suivants, et pas des moindres, pourtant ! Jugez-en : en début de saison, le Spartak a eu l’honneur d’être convié par La Madeleine (ses adversaires chouchous <3), pour faire le lever de rideau d’un match de Pré-Nationale (encore merci à Thierry, meilleur coach-président du championnat) ! Le Spartak s’est incliné face à La Madeleine, mais dans la joie, car nous avons alors eu le plaisir de porter leurs légendaires maillots vert fluo, puisqu’eux-mêmes, à domicile, arboraient un joli rouge révolutionnaire. Pas le temps de s’éterniser en 3e mi-temps – pourtant le terrain de jeu privilégié de ces deux équipes fraternelles – car il s’agissait de vite gravir les gradins, afin d’assister à ce joli match de Pré-Nationale, remporté, dans nos mémoires, par les tauliers (et, au besoin, nous nous proposons de réécrire l’Histoire). À noter que pour ce match amical inaugural, le Spartak a eu l’heureuse surprise de se découvrir deux supporters, deux « anciens », venus de loin et moins loin : Bastien et Antoine ! Ensuite, le deuxième match – qui fut donc le premier match du championnat de hand – (vous suivez ?) consistait à tenter de ne pas encaisser PLUS de 60 buts, de la part de Lille 1. À vrai dire, la mémoire défaillante du scribe n’a même pas retenu le score, et il ne saurait vous dire si le Spartak a rempli sa tâche ou non… (ndlr : un autre scribe nous confirme que le score ne fut QUE de 52-22 !) De cette défaite cuisante et attendue, retenons simplement qu’elle fut l’occasion pour de nouvelles recrues de porter les couleurs du Spartak pour la première fois ! Saluons ainsi ici Matthieu, Armandine et JS ! 

Voici donc pour le résumé du début de la saison 2019/2020 ! On est encore en janvier, alors prenons une seule et unique bonne résolution : celle de ne plus manquer à nos devoirs, et attelons-nous de ce pas à notre tâche : celle de vous faire revivre ces moments vibrants, ces instants de grâce poétiques et brutaux, ces minutes suspendues hors du temps et du monde, que sont, toujours, les matches de l’équipe de hand loisir du Spartak lillois. Allez ! 

En ce jeudi 16 janvier, après s’être dégourdi les jambes toute l’après-midi en arpentant les rues de Lille, de la Porte de Paris jusqu’à la place de la République, sous un soleil parfois voilé par des nuages poivrés, picotant le nez et les yeux, l’équipe de hand se retrouve à la salle du Romarin, à La Madeleine, pour affronter ses frères et sœurs ennemis. Ah, Le club de La Madeleine… Si vous êtes des lecteurs de la première heure, vous avez déjà lu tout le bien qu’on pense de ce chaleureux club. C’est donc à la fois ravis, motivés et déterminés que nous entrons sur le terrain, pour débuter l’échauffement. D’autant que ce match nous réserve son lot de réjouissances ! D’une part, c’est tout un bataillon de nouveaux joueurs qui revêt le maillot pour la première fois : Thomas, Agathe et Jennifer viennent agrandir la famille handballesque spartakiste ! D’autre part, nous sommes dotés d’un public de qualité. Ils ont fait plus de 700 km, pour venir crier leur amour du Spartak  : Antoine et Manu, deux très récentes anciennes gloires du Spartak, parties trop vite, trop loin, et dont seul l’espoir de leur retour nous permet de supporter cette grande débâcle absurde qu’on appelle la vie, prennent place au côté de Rémi, et ces trois supporters n’auront de cesse de faire des blagues à leurs anciens coéquipiers (et de manger des Pringles). Enfin, citons le reste de l’équipe, composée désormais de vieux briscards : Valentin, Nico, Youyou, Stéphane, Edouard, Romain, Aurélien, Justine, Céline et Matthieu.

L’engagement est spartakiste ! La première action ne débouche sur rien de concret. Derrière, La Madeleine attaque, mais la balle finit dehors. Le Spartak retourne à l’assaut, et… ouvre le score ! Sur un joli but de Youyou, en pivot ! Et seulement au bout d’une minute de jeu ! Un efficacité qui serait de bon augure… ? En tout cas, dès le départ, on y croit ! Mais La Madeleine ne se laisse pas impressionner, et égalise (1-1) juste après, réinterprétant la Bible à sa façon, puisqu’elle place en arrière droit une sorte de Goliath de 2,12 m, face à notre Jennifer de David, dont nous tairons la taille, par pudeur, mais vous avez l’idée. En même temps, dans cette histoire, c’est bien David qui gagne, non ? Une scène biblique qui serait de bon augure ?… Et d’ailleurs, le Spartak réplique immédiatement : Nico remet les pendules à l’heure de la victoire spartakiste : 2-1 au bout de 1’44 ». Quoi ? Deux buts en moins de deux minutes de jeu ?! De mémoire de scribe, ça ne s’est jamais vu ! Un exploit qui serait ?… Ensuite, La Madeleine attaque, un arrière s’élance et tire, mais sur le poteau, faisant revenir la balle au centre du terrain. Le pivot vert fluo tente de récupérer la balle, mais c’était sans compter sur Romain, dont la fougue un peu trop prononcée provoque un penalty : 2-2. Cette fougue parviendra-t-elle à se calmer, au cours du match ? Suspense ! 

Tout à coup, la voix de Nico retentit, ferme et assurée : « Bernard gauche ! ». Ici, le scribe est placé dans une position délicate, et fait face à un dilemme cornélien. Doit-il expliciter cette sibylline sentence, animé par le souci de ne pas jeter le lecteur dans l’incompréhension et la gêne ? Ou doit-il maintenir secret le sens de cette formule, afin que les équipes adverses, sans aucun doute assidues lectrices de nos compte-rendus, ne percent pas à jour nos stratégies hautement élaborées ? Le romanesque cœur du scribe tranche en faveur du mystère, et écarte la pédagogie. Néanmoins, ce « Bernard gauche » résonne comme la marque de la saison 2 : le travail des coaches ainsi que le sérieux des joueurs commencent à payer, et les combinaisons éprouvées lors des créneaux commencent à prendre forme sur le terrain. Ajoutez à cela un soupçon d’humour et un vrai talent pour les jeux de mots, et vous obtenez donc ce premier « Bernard gauche ! » du match. Le banc est alors en feu, et entonne un « Qui ne saute pas n’est pas Bernard ! » tonitruant. Ce premier Bernard n’est pas concluant, mais il fait chaud au cœur ! Le moral des troupes est au beau fixe : Romain réalise une belle défense. L’arrière gauche madelinois tire, mais ça atteint la transversale et Nico récupère la balle, pour fondre en contre-attaque, épaulé par Edouard qui envoie le ballon au fond des filets ! 3-2 pour le Spartak ! La Madeleine tente de répliquer, mais Val – notre valeureux gardien – livre une très belle parade ! Le Spartak attaque et perd la balle, mais pas sa ténacité, puisqu’immédiatement après, il affiche une défense au top. Romain réussit à intercepter une balle, que La Madeleine finit par récupérer. L’arrière droit tire… dans le ventre de Val. C’est un arrêt quand même ! L’écart de but est de courte durée, et La Madeleine recolle au score : 3-3. C’est à ce moment qu’Agathe – dont c’est le premier match – rentre sur le terrain et file occuper son poste de pivot. A peine arrivée aux six mètres, Nico lui fait la passe et Agathe – très logiquement – pivote… et marque, faisant décoller le score spartakiste : 5-3 ! Enflammés par cette entame de match plus que satisfaisantr, les Spartakistes se montrent solides en défense, et mettent en échec plusieurs croisés madelinois. Quel spectacle ! 

Mais que serait un match du Spartak sans tension et sans enjeu ? La Madeleine marque un premier but. Puis, l’arrière droit madelinois, numéroté 15, délivre un un-contre-un dont il a le secret, et vient s’engouffrer intérieur dans la brèche laissée par la défense spartakiste, prise de court par une détente efficace. Ainsi, La Madeleine reprend rapidement ces deux points, pourtant chèrement acquis par les rouges et noirs : 5-5. L’immense colosse susnommé Goliath, numéroté 14, s’élance et Val ne peut rien faire pour empêcher cette lucarne gauche (6–5). En attaque, Stéphane, au poste d’ailier, tente sa chance, mais l’angle était sans doute trop fermé. En défense, Jennifer réussit à récupérer la balle. S’ensuit une action confuse, et même si le ballon finit dans les mains d’Aurélien, le Spartak ne parvient pas à revenir à égalité. Ah si ! Matthieu se démène tant et si bien qu’un joueur madelinois écope d’un carton jaune et que le Spartak se voit offrir un penalty et respire : 6-6 ! « Elle est retrouvée – quoi ? L’égalité » disait le poète, ou presque. 

A ce stade, chers lecteurs, vous l’aurez compris : les deux équipes sont déterminées, et le berger ne tarde pas à répondre à la bergère. La première mi-temps se transforme en jeu du chat et de la souris, un peu comme dans les manifestations, quand les souris anticapitalistes avancent puis reculent face gros chats à grosses matraques. C’est parti pour un match multisport, où le hand se marie au ping-pong : 

But La Madeleine ! (7-6)
But Justine ! (7-8)
Arrêt Val ! (ça ne rapporte pas de points, mais ça rajoute des couleurs aux couleurs de l’arc-en-ciel)
But La Madeleine (7-8)
But Stéphane ! (8-8)
But La Madeleine !  (9-8)
But Édouard ! (9-9)
Pénalty La Madeleine ! (10-9)

« Bernard droite suivi ! ». Le scribe n’a pas noté le nom du joueur inspiré qui a lancé cette combinaison, mais il n’a pas manqué de consigner ceci : suite à ce Bernard, Matthieu s’enfonce dans la défense, qui lui passe la cravate au cou et lui offre donc un penalty : 10-10 ! 

Vous vous souvenez de la fougue de Romain ? Vous devez sans doute vous demander ce qu’il en est, puisqu’on avait maintenu le suspense. Alors, apaisée, ou non ? Eh bien, non, si l’on en croit les deux minutes dont il écope ! Quelle faute a-t-il commis, au juste ? Le scribe serait bien en peine de le dire, ce dernier étant en train d’écrire au moment où la faute a été commise. Eh oui, on ne peut pas être au four et au moulin, et vous devrez vous contenter, chers lecteurs, de quelques zones d’ombre, grâce auxquelles vous pourrez laisser libre cours à votre imagination, qu’on espère féconde et débridée. La Madeleine en profite donc, et leur grand arrière droit 18 marque (11-10). En attaque, tout de suite après, Matthieu occasionne à nouveau un pénalty et un jaune, tout en terrassant un vert fluo. Cette fois-ci, c’est Nico qui transforme le pénalty : 11-11 ! En attaque, le demi de La Madeleine parvient à se faufiler dans la défense : 12-11. En attaque, un Spartakiste tire mais le gardien dévie, et la balle roule vers la ligne de touche. « CÉLINE » ! Le banc et les supporters ne font qu’un, pour exhorter Céline (« Black bloc Céloche », pour les intimes) à ramasser la balle avant que celle-ci ne quitte le terrain. En effet, notre ailière gauche s’en était déjà allée en défense, délaissant l’occasion de récupérer la balle, elle, qui, pourtant, s’était déjà largement illustrée dans la récupération de balle touuuuuuuut au fond du point de corner, alors que la balle revenait à… l’adversaire. Sauf qu’en réalité, le gardien avait légèrement touché la balle, et ainsi, la touche était, de fait, spartakiste. Le banc et les supporters se sont donc égosillés pour rien, quoiqu’il est toujours agréable de crier « CÉLINE ». Ainsi, l’attaque spartakiste se poursuit, et se termine en… pénalty ! Décidément ! C’est une pluie de pénos que nous offre La Madeleine, et le Spartak témoigne toute sa solidarité, en invitant différents joueurs à tenter leur chance. Édouard relève le défi haut la main : 12-12 ! 

En défense, le Spartak récupère la balle, et grâce à Nico, reprend la tête du match : 13-12 ! Derrière, La Madeleine réplique et même si Val touche la balle du pied, ça rentre : 13-13. En attaque, Jennifer, au poste d’arrière gauche, fait une magnifique passe à Aurélien, ailier gauche venu se glisser dans la défense : 14-13 pour le Spartak ! Toujours en attaque, Nico, en demi, tente une passe à Aurélien, à l’aile, mais se rend compte, un peu déçu, que son coéquipier ne fait malheureusement pas 4 mètres de haut. Le Spartak mène donc d’un point. Mais, au fait, où en sommes-nous, niveau chrono ? Rapide coup d’œil au tableau de score… Stupeur ! Il ne reste que quelques secondes ! La fourberie madelinoise éclate alors : un de leurs joueurs parvient à faire rouler la balle sous les pieds de Val ! Quelle roublardise ! Ils égalisent à 20 secondes de la fin ! Le Spartak fonce en attaque comme il n’a jamais foncé et Aurélien déclenche un tir à 29’59 »… mais le bruit du ballon percutant le poteau se confond avec celui du buzzer : c’est la mi-temps ! 

Mi-temps à peine sifflée que tous les joueurs se regroupent pour le debriefing, et se regardent, incrédules, d’immenses sourires illuminant leurs visages ! On se donne quelques conseils, mais surtout, on se félicite et on se redit, à l’envi, à quel point on a kiffé cette première partie de match ! « Kung fu… Fighting ! » ! Une fois le cri de guerre joyeusement lancé, sept joueurs reprennent place sur le terrain, pour entamer la seconde période… 

Seconde période qui s’ouvre sur un double arrêt de Val ! « Wow », peut-on lire, inscrit dans le carnet. Mais c’est La Madeleine qui ouvre le bal : 15-14. Malgré une belle tentative de Nico, La Madeleine marque à nouveau (16-14). En attaque, Jennifer délivre une belle passe à Thomas, qui s’élance, mais ça passe au-dessus. Juste après, Justine, à l’aile, provoque un penalty qu’elle transforme en but : 16-15 pour La Madeleine. Toujours en attaque, la balle circule, mais une passe un peu trop appuyée l’envoie vers la ligne de touche. Thomas se précipite et la sauve in extremis. La Madeleine revient se faufiler près de nos six mètres : 17-15. Mais derrière, Nico, au poste de demi et tout en nonchalance, vient planter une lucarne droite : 17-16. La Madeleine réplique : 18-16. La Madeleine, encore : l’arrière fait une passe maladroite au pivot, qui récupère de justesse la balle arrivée à ses pieds, et parvient, malgré une position improbable, à faire rouler la balle à nouveau sous les pieds de Val : 19-16. Aïe, aïe, aïe… Pour la première fois depuis le début du match, le score enregistre un écart de trois buts. Mais, comme depuis le début du match, rien ne décourage nos intrépides spartakistes ! Val réalise un très bel arrêt juste après et propulse Édouard qui part en contre-attaque et obtient un penalty : 19-17 ! Sauf que le joueur 15 déclenche encore son un-contre-un fatal : 20-17. L’ailier gauche madelinois en rajoute une louche : 21-17. 

« Céline retour deuxième ! » s’écrit Nico. Et ça marche, puisque ça finit sur Aurélien, à l’aile gauche, qui s’élance, mais qui vient buter contre le gardien très en forme. En revenant en défense, Aurélien écope d’un deux minutes, et concède un penalty (le scribe hasarde une cravate) :  22-17 pour La Madeleine. En attaque, Édouard réalise un très joli tir, mais le gardien, de plus en plus en forme au fur et à mesure que le match avance, arrête du pied. Notre joueur ne se démonte pas et enterre très proprement, de façon magistrale, une contre-attaque. Nico tire, mais le gardien stoppe et repousse la balle ! Stéphane parvient à la récupérer au bord de la zone et tire… Mais le gardien stoppe et repousse la balle ! Youyou parvient à la récupérer au bord de la zone et tire… Oui, oui, le gardien stoppe la balle. Derrière, La Madeleine marque. Le score est de 23-17, et il reste un quart d’heure de jeu. Au poste d’arrière droit, en attaque, Jennifer se fait accrocher la balle, et la perd. Mais comme elle avait bien travaillé, Aurélien parvient à la récupérer et à avoir le champ libre pour marquer : 23-18. Malgré un très joli décalage qui offre de l’espace à Aurélien, à l’aile gauche, le tir est arrêté (quand on vous dit que le gardien est en forme). Mais Matthieu parvient à récupérer la balle et à nous faire sa spéciale : obtenir un penalty (23-19). Goliath, le colosse madelinois librement rebaptisé, envoie un boulet de canon, en appui (24-19). En attaque, Aurélien tire et visiblement, il ne lui manquait que quelques petits et cruels centimètres. Cela, le scribe, qui était en train d’écrire et ne voyait donc pas l’action, l’a déduit grâce à sa vision périphérique, qui lui a offert le spectacle des joueurs sur le banc, se prenant la tête dans les mains, exprimant ainsi leur frustration. Quelques secondes après, Romain surprend le banc en balançant un boulet de canon, à faire trembler les murs (24-20) ! Le banc est tellement impressionné que Romain a même le droit à une ola ! 

Il ne reste que quelques minutes de jeu, et La Madeleine a réussi à creuser le score… Le joueur 15 égrène un énième un-contre-un, mais vers l’extérieur cette fois. Ça marche tout aussi bien : 25-20. En pivot, Youyou marque ! 25-21. Val réalise un bel arrêt ! Matthieu délivre une belle passe à Youyou, bien placé en pivot : 25-22 ! Le Spartak recolle au score ! Enfin, il réduit l’écart… « Et la fougue de Romain, quelles nouvelles ? », vous entends-je me demander. Visiblement, elle n’a toujours pas trouvé le moyen de s’apaiser, puisqu’il décroche son deuxième deux minutes ! « J’ai enlevé mon bras, cette fois », déclare le joueur, penaud, en venant s’asseoir sur le banc. Et en effet, il l’avait bien enlevé cette fois-ci. Mais quand même après avoir fait la faute. L’ailier droit madelinois s’élance, et Val repousse le tir. Édouard récupère alors la balle et fond sur le but adverse, mais le gardien exécute une énorme parade, qui laisse la salle pantoise. 

« 26-24 à 4’30 » de la fin », lit-on dans le carnet. Ah ! Chers lecteurs ! Vous rendez-vous compte ?! Un écart de deux buts, seulement ! En quatre minutes, il peut être difficile, mais absolument pas impossible de remonter deux, voire trois buts ! Ah ! Quel suspense ! Je n’aimerais pas être à votre place ! Vous devez être ravagés par l’angoisse insoutenable de connaître l’issue du match ! Vous devez retenir votre souffle depuis tellement de mots, désormais, que vous êtes sans doute en train de friser l’asphyxie ! Eh bien, ayons recours ensemble au seul remède capable de nous délivrer de notre mal : les notes consignées dans le carnet. Alors ?! Comment se termine ce match ? Lisons ! 

« LE MENTAL !!! DE CETTE ÉQUIPE QUI N’ABDIQUE PAS ET REFUSE LA DÉFAITE ». 

Nous tenons ici à féliciter et encourager l’enthousiasme et le grandiloquent souffle épique du scribe, qui a fiévreusement couché ces mots, sur le carnet. Nous l’enjoignons néanmoins, à l’avenir, à tempérer son ardeur et à aspirer à plus de rigueur. À nouveau, auprès de vous, lecteurs, nous excusons nos manquements. Vous n’aurez donc pas le récit des ultimes minutes de ce match haletant. Et vous n’auriez d’ailleurs pas eu le score, si des fidèles spectateurs (et même non-spectateurs !) ne l’avaient retenu. Un pronostic, avant de découvrir le vainqueur de ce match ? 

Et c’est donc… La Madeleine, qui remporte logiquement ce match, ayant gagné et conservé son avance, tout au long de la deuxième mi-temps. Le match se termine sur le score de 27-25. On aurait pu être déçu, miné, agacé d’être passé si près de la victoire… Rien de tout cela ! Les joueurs sont ravis de ce match, où ils ont mêlé plaisir, technique, réussite, plaisir et plaisir ! Les spartakistes se congratulent et s’avancent vers leur public, que Val gratifie d’un clapping qu’il affectionne tant, et qui témoigne du bonheur qui habite alors les joueurs, après ce match si plaisant ! Le rouge, le noir et le vert se mélangent bien vite dans les buts, pour la traditionnelle photo, avant de se mélanger encore plus vite, pour le traditionnel coup à boire. Thierry, le coach de La Madeleine, nous félicite gentiment de nos progrès. C’est fiers comme pas deux qu’on sirote nos bières, qu’on refait le match et qu’on songe à ceux qui nous attendent… très vite ! Puisqu’on remet le couvert dans quatre petits jours ! Prochain match : lundi 20 janvier, à Villeneuve d’Ascq !