Hazebrouck – Spartak lillois
Jeudi 9 mai
Ce jeudi 9 mai, l’équipe du Spartak faisait son plus long déplacement du championnat, pour le troisième et avant-dernier match des play-off. C’est dans les Flandres que s’aventurait notre joyeuse troupe, puisqu’elle y rencontrait Hazebrouck. Il faut savoir qu’Hazebrouck est un souvenir impérissable, pour les chanceu.ses qui avaient eu l’heur de s’y rendre. En effet, Hazebrouck est la seule victoire du Spartak, depuis ses débuts dans ce sympathique championnat ! Victoire qui s’était doublée d’une virée gastronomique de haut vol, que les vétérans présents ce soir-là évoquent encore, des étoiles dans des yeux rêveurs et repus, lorsque les souvenirs fusent… Car, oui, déjà 9 mois que le Spartak s’est lancé à l’assaut d’un championnat loisir de handball, pour la première fois de son histoire, et des anecdotes, des histoires, des fables, des légendes, des odyssées, nous en avons déjà forgé, et des belles, des qui se raconteront encore longtemps, étoiles dans les yeux, sourire aux lèvres, les cœurs chavirés de bonheur et la joie chevillée au corps…
Mais l’heure n’est pas encore à la nostalgie et aux bilans, calmement. Au contraire ! L’heure est à la narration implacable de cette soirée, qui portait en elle tant d’espoirs de victoires et de lustre ! Récapitulons. Nous sommes dans les play-offs du championnat. Cinq équipes guignent le haut du bas du tableau. Le Spartak a déjà disputé deux matches, qui se sont soldés par deux défaites (La Madeleine 1 et Roubaix). Défaites qui auraient pu, auraient dû être des victoires ! De semaine en semaine, de mois en mois, les progrès de chacun se remarquent, le collectif s’affine et s’affirme, et le Spartak peut désormais, légitimement, au vu de ses capacités, espérer une victoire, fondée sur son jeu, de plus en plus assuré. Ainsi, qu’en est-il de ce match contre Hazebrouck ? Découvrons-le ensemble, de ce pas !
Les différents covoiturages affluent, aux abords de la salle d’Hazebrouck, et l’équipe se compose petit à petit. Il faut savoir que l’on ne connaît la réelle composition de l’équipe, que lorsque le coup d’envoi retentit. Et encore ! Certain(e)s nous font même l’heureuse surprise d’arriver en plein match, parfois ! Ainsi, dans les voitures, sillonnant les beautés des Flandres, les conversations étaient teintées d’une légère angoisse : « D’après ce que je sais, nous serons 7, sûr, pour ce match… Dont 2 gardiens… ». 7 étant le nombre de joueurs sur le terrain. Cela signifiait un match sans remplaçant, avec les gardiens exceptionnellement en dehors de leurs sacro-saintes cages… Mais l’angoisse fut de courte durée, lorsque 3 joueurs non-officiellement déclarés lors de l’organisation des covoiturages, ont surgi de leurs voitures. Ouf ! Enfin, « ouf »… Les Rouges et Noirs commencent à s’échauffer, mais 3 joueurs, dont la présence était confirmée, ne montrent toujours pas le bout de leur nez… Entre deux passes, et l’échauffement du seul gardien présent, on jette des coups d’œil inquiets, de l’autre côté de la ligne médiane : douze, treize, quatorze… Pas moins de quatorze joueurs hazebrouckois bombardent les cages de leurs gardiens. Et pas des plus gringalets. « Celui-là, lui, et celui-là n’étaient pas présents au match aller », nous informe Antoine. Soit, les trois golgoths de l’équipe jaune et noire, qui s’en donnent à cœur joie et font trembler les poteaux, et sans doute, les murs de la salle… L’angoisse sus-nommée refait son apparition, mais bon sang, où sont Romain, PE et Val ?!
« On est là ! On était en train de s’échauffer dehors », nous lancent, dans des rires enfantins et espiègles, les trois « retardataires ». Et ces fripons ne racontent même pas des salades ! Jugez-en par vous-mêmes d’après cette photo.
Trêve de rondins de bois, nous sommes donc dix, à nous préparer pour ce match. Il faut rendre justice, ici, à Youyou, qui fait fi de la faim et de la soif, et qui ne démérite pas. Merci à lui de donner autant à cette belle équipe ! L’arbitre appelle les capitaines pour le choix des ballons et le tirage au sort (l’équipe qui gagne le tirage choisit l’engagement soit en première, soit en deuxième période. Par stratégie, le Spartak, victorieux de ce tirage, choisit l’engagement en deuxième mi-temps). L’arbitre met en garde : « Je laisse l’action se dérouler jusqu’au bout, je reviens à la faute si le but n’est pas marqué. Et pas de remarques ! ».
Luc, Youyou, PE, Antoine, Romain, Bastien et Max prennent place sur le terrain, pendant que Manu, Justine et Val prennent place sur le banc de touche. C’est parti ! C’est donc Hazebrouck qui s’élance. « Pour Hazebrouck, hip hip hip ! », « Pour le Spartak, hip hip hip » ! Certains joueurs tapent même dans les mains des joueurs adversaires : « C’est beau, ça s’écrit », souffle un Spartakiste, sur le banc. Oui, le fair-play se doit d’être noté et célébré ! Hazebrouck se montre d’ailleurs tellement fair-play qu’il conclut sa première action par une perte de balle. Direction la zone adverse ! C’est Romain qui déclenche le premier tir du match, à l’aile droite, mais c’est arrêté. Derrière, l’arrière gauche hazebrouckois envoie une praline, qui rencontre le poteau. Le Spartak repart à l’assaut et obtient un coup franc. La balle finira… au fond des filets, grâce à Romain, qui offre au Spartak le premier but ! Généreux, Romain offre aussi, immédiatement après, le premier penalty de la rencontre : 1 – 1. Après avoir mené environ 45 secondes, le Spartak est désormais au coude à coude avec l’adversaire. Mais c’était sans compter sur Bastien, qui vient perturber la défense, en l’infiltrant par l’aile, ce qui permet à Antoine de marquer son premier but ! 2 – 1. Sauf qu’Hazebrouck nous prend par surprise et nous délivre l’engagement le plus rapide du championnat. Environ 3,5 secondes après, cette équipe égalise déjà ! 2 – 2. Très présente, cette équipe jaune et noire intercepte la balle, lors de l’attaque retour du Spartak, mais fort heureusement la perd juste après… Antoine, en demi, change de secteur et va se promener du côté de l’arrière gauche, d’où il s’élance et plante une lulu, en toute décontraction, mouvements gracieux et souples, queue de cheval virevoltant tranquillement dans les airs : 3 – 2. Bastien, très présent lui aussi, intercepte une contre-attaque ! Malheureusement, il donne le ton aux Hazebrouckois, qui l’imitent dans la seconde : eux aussi interceptent une passe, fondent en contre, passent à une joueuse… qui propulse son équipe en tête de ce match : 4 à 3 pour Hazebrouck ! Sauf qu’Antoine égalise juste après : 4 – 4. Mais Hazebrouck ressort sa botte secrète et son engagement éclair, qui foudroie la défense spartakiste : 5 – 4 pour eux.
Comme vous pouvez le constater, l’entame de ce match est donc particulièrement enlevée ! Enlevée et… musclée ! Indéboulonnable à son poste de pivot, aujourd’hui, c’est PE qui se fait câliner. D’habitude prompt à témoigner son amour en défense, en aidant l’adversaire à tutoyer les étoiles, le faisant décoller du sol grâce à sa poigne sans concession, c’est donc PE aujourd’hui, qui reçoit cet amour handballistique et découvre les plaisirs des tampons. Bastien, à l’aile gauche, met un terme à la domination jaune et noire : 5 – 5 ! Sauf que l’arrière gauche, lancé, se fait imparable : Max ne peut rien faire contre ce boulet de canon, et Hazebrouck repasse en tête : 6 – 5. En attaque, Youyou et PE nous offrent une très jolie combinaison : au poste d’arrière, Youyou fait la passe à PE, en pivot, qui lui remet. L’action se solde par un jet de 7 mètres, qui permettra à Antoine de remettre les pendules à l’heure : 6 – 6. C’est à ce moment que Max nous fait l’obole de sa première parade mirifique ! Et sur une contre-attaque, qui plus est ! D’ailleurs, notre portier en déclenche une, mais elle finira arrêtée par le gardien adverse.
Les minutes défilent, le match est serré ! La pression est palpable, des deux côtés. Les premiers changements s’effectuent et Youyou cède sa place à Manu. On assiste à une belle défense, de la part de Luc et de Romain, solidaires. Mais le pivot hazebrouckois s’arrache et offre son 7e but à son équipe : 7 – 6. Il ne sera pas dit que cette avance éhontée sera laissée impunie ! Manu, après une sublime feinte, prend l’intervalle extérieur, en arrière droit et remet la balle au centre : 7 – 7. Max réalise un nouvel arrêt et amorce une magnifique contre-attaque en envoyant une jolie balle pile dans les mains de Romain, qui vient buter sur le gardien. « Parade de Max ! », lit-on, à nouveau consigné dans le carnet ! Ce Max, alors… ! « Mad – Parade – Max » pourrait être son nouveau surnom ! Nouvelle contre-attaque ! Antoine trouve Bastien, élancé à l’aile gauche ! 8 – 7 pour le Spartak ! Mais Hazebrouck ne s’en laisse pas compter, la praline égalisatrice n’est pas bien loin : 8 – 8. Bastien cède sa place à Justine. Manu fixe pour PE : 9 – 8 pour le Spartak ! PE reprend du poil de la bête et libère sa rage amoureuse en défense : « Premier câlin de PE », avec un cœur dessiné, voit-on consigné dans le carnet. Luc part en contre-attaque tout seul et trouve le chemin des buts : 10 – 8 !
Le Spartak brise enfin la malédiction du score serré, oscillant entre égalité et +1 depuis le début de la rencontre ! Le Spartak mène de 2 buts ! Le Spartak… revient sur terre : 10 – 9. « PE et Luc sortent rincés », inscrit le scribe. Et pour cause, vu ce qu’ils ont donné ! Hazebrouck recolle au score : 10 – 10. L’arbitre siffle un passage en force spartakiste que l’équipe jugera un peu sévère… Heureusement, Max arrête la tentative de but qui en résulte. L’ailier gauche hazebrouckois s’élance et vient tâter de la défense spartakiste. Ses lunettes expérimentent durement le mur rouge et noir, et en ressortent avec une branche en moins. Contre-attaque et « vol plané-pingouin » de Manu, sa spéciale : 11 – 10 pour le Spartak !
Définitivement, le hand cède la place au ping-pong et chaque équipe, comme depuis le début de la rencontre, répond à un but par un autre : 11 – 11. Manu, tout en puissance : 12 – 11. Belle défense rouge et noire, mais 12 – 12. Antoine met le 13e, et Hazebrouck aussi. Au bout de 20 minutes de jeu, le premier temps-mort retentit sur le score serré, haletant, angoissant de suspense et d’enjeu de 13 – 13. Lors de la reprise, grâce à Antoine et Bastien, le Spartak s’envole de 2 points ! Mais Hazebrouck revient nous talonner : 15 – 14. Un répit est accordé aux deux équipes, à la faveur d’un problème avec la table de marque, qui fait des siennes. Le scribe, pris de panique, essaie de trouver quelque chose pour meubler. Mais les tasses à café restent avec les chaises, dans le jardin, puisque le match reprend ! Il reste 9 minutes ! « Antoine fait des passes et sourit ». Hazebrouck arrache l’égalité : 15 – 15. Manu ne les laisse pas espérer : 16 – 15. Belle défense de Ju. Arrêt de Max à l’aile, « ENCORE UN ! ». À un péno (16 – 16) répond un autre péno, réglé par Antoine : 17 – 16. Le second temps mort est posé par Hazebrouck, à 2’50 de la fin de la première mi-temps. À leur profit ? Jugeons : à la reprise, PE reçoit encore des câlins, mais Antoine marque (18 – 16). Antoine, l’inénarrable et incassable Antoine s’élance vers les buts adverses. Il est alors lestement poussé par un hazebrouckois, qui l’envoie terminer sa course dans le mur, au-dessus du banc de touche adverse, qui s’écarte pour le laisser venir s’écraser contre la brique. Mais avant le choc fatal, Antoine a le temps de délivrer une merveilleuse passe à Luc, qui marque ! Le Spartak mène alors de 3 buts ! 19 – 16 ! Max fait un bel arrêt, mais il est des buts contre lesquels il ne peut rien : 19 – 17. « Faut que je me prépare, ça va être à mon tour… », écrit le scribe, mettant ainsi à bas à son anonymat, pour les lecteurs les plus perspicaces. Effectivement, il ne reste plus que quelques secondes avant la fin de la première mi-temps… Antoine marque ! 20 – 17 pour le Spartak !
On rejoint le point de corner, pour débriefer les trente premières minutes. La mi-temps se déroule sereinement (si l’on excepte les quelques remontrances d’un joueur dont on taira le nom, et qui exhorte ses coéquipiers à « se taire, envers l’arbitre », pour paraphraser de façon neutre son langage fleuri). La deuxième mi-temps va débuter et… BREAKING NEWS ! Ce match comporte une surprise ! Max, notre portier « You shall not pass », qui cède sa place à notre Valentin de portier en deuxième période, revêt le maillot spartakiste ! Max troque sa zone et prend la clef des champs ! Ça, c’est une première ! Restera-t-elle dans les annales ? Autre fait notable : à des kilomètres de ses terres, le Spartak se voit gratifié d’un public fourni ! En plus de notre aficionada de Betty, le banc s’étoffe de pas moins de 5 spectateurs, venus soutenir Bastien, dont la naissance se déroula, il y a quelques années de cela, non loin des terres hazebrouckoises…
La deuxième mi-temps peut donc commencer ! Le Spartak a l’engagement, et ne déroge pas à la règle d’or qu’il semble s’être imposée depuis plusieurs rencontres, déjà. Répétez après moi : « Toujours commencer l’entame de la deuxième mi-temps par-une-perte-de-balle ». Derrière, Hazebrouck tire de l’aile gauche, et c’est… le premier arrêt de Val ! S’ensuit une sorte d’imbroglio qui amène l’arbitre à lever le bras, pour jeu passif. Sauf que les Spartakistes sont encore collés à leurs 6 mètres ! Difficile de remonter la balle en si peu de temps et de passes ! Mais impossible n’est pas Spartak, et en deux temps, trois mouvements, l’équipe, grâce à Manu, se paie le luxe de marquer ! 21 – 17. Hazebrouck fait son engagement, et Max, oui, Max ! intercepte une passe… tout en s’écroulant au sol ! Que s’est-il passé ? Le scribe n’ayant pas vu l’action, il demande à Bastien de lui expliquer. Celui-ci se fait un plaisir de lui détailler, joignant le geste à la parole, et se saisit du bras du scribe, pour rejouer la clef de bras dont a été victime notre portier néo-arrière. Le scribe se hâte de signifier à Bastien qu’il a compris, et dégage bien vite son bras, sur le point de subir le même sort que celui de Max, afin de noter le carton jaune dont écope la joueuse hazebrouckoise, pour ce mauvais geste.
PE, en pivot, s’arrache, après une passe de Youyou, et obtient un penalty. C’est Luc qui s’essaie à cet exercice, pour la première fois. Malheureusement, son pied décolle du sol, et la balle est rendue aux adversaires. Suivant la logique de ce match tout en miroir depuis le début, Hazebrouck décroche un penalty, lors de l’action suivante. Val ne peut rien faire : 22 – 18. Lors de l’action spartakiste suivante, la balle est rendue aux adversaires. Cette balle, d’ailleurs, se trouvait sur le bord du terrain. Les spartakistes replient, et dans sa course, Luc heurte la balle du pied. L’arbitre pense alors que c’est un geste volontaire, et expédie Luc deux minutes sur le banc. Immédiatement après, Val nous délivre deux parades qui font se lever le banc de joie ! Un premier arrêt, qui envoie la balle sur le terrain et dont se saisit un joueur d’Hazebrouck qui tire, et que Valentin dévie à nouveau ! Las ! Un Spartakiste défendait en zone, et ces morceaux de bravoure se voient sanctionnés d’un penalty. Cette fois-ci, Val ne peut faire opérer sa magie : 22 – 19. PE, en pivot, est à nouveau magnifique de pugnacité, mais le gardien arrête le tir. En revanche, le tirage de maillot n’aura pas échappé à l’arbitre et Hazebrouck prend un deux minutes. Manu marque, et on était prêt à inscrire « 23 – 19 », mais la table nous apprend qu’elle nous avait déjà attribué un but en trop. Ainsi, toujours 22 à 19. Belle défense de Youyou. Malgré cela, le demi d’Hazebrouck dégaine la praline : 22 à 20. En attaque, le Spartak perd la balle et offre une occasion de contre-attaque à Hazebrouck, qui aurait pu se solder par un but si Romain n’avait pas replié comme jamais, et si Val n’avait pas terminé le boulot en arrêtant le but. « Praline de l’arrière gauche, Val ne peut à nouveau rien faire… », 22 – 21.
Eh oui. Ça y est. On y arrive. À ce point de bascule crucial. À ce creux de la deuxième mi-temps, contre lequel le Spartak, match après match, achoppe encore… L’écart de +3, qu’on avait si combativement arraché, on le voit fondre, petit à petit… L’écriture de ces chroniques a cet avantage de pouvoir porter un regard rétrospectif sur le match, et d’en tirer des enseignements a posteriori, faute de coach à temps plein sur le banc. Ainsi, pour notre dernier match contre La Madeleine 2, dans 2 semaines, on saura que ce sont ces fourbes 40 à 50e minutes qu’il faudra négocier, apprivoiser, déjouer… Mais en attendant, on ne baisse pas les bras pour autant ! Bastien marque le 23e but. De l’arrière gauche, il change de secteur, en direction du poste de demi, où il s’élance en extension et trouve le chemin des filets. Sauf que derrière, le demi d’Hazebrouck surprend tout le monde, et particulièrement la défense ainsi que Val, en déclenchant un tir à la hanche : 23 à 22. Val nous sort alors un arrêt mémorable, de l’extrême pointe du pied (il se plaindra, d’ailleurs, à la fin du match, d’avoir eu mal à cet endroit, ne se souvenant plus, paradoxalement, de ce qui fait sans doute partie du top 3 de ses plus beaux arrêts !) ! Sauf qu’à la faveur d’un coup franc, Hazebrouck égalise en bourrinant, ou bourrine en égalisant, on ne sait plus : 23 – 23.
Aie, aie, aie… Après avoir dominé la fin de la première mi-temps et le début de la seconde, le Spartak cède. Une contre-attaque des jaunes et noirs les voit reprendre la tête du match : 24 – 23 pour Hazebrouck. Et la guigne n’est pas finie : lors d’un repli en défense, Max tombe au sol . « Ça a claqué ». Notre portier de joueur de champ doit quitter le terrain, à cause d’une douleur au genou. Nous croisons alors les doigts pour que cette douleur ne soit que fugace, passagère et bénigne… Le jeu reprend. Après avoir mystifié le demi, Manu va se faufiler dans l’intervalle et égalise : 24 – 24. Mais un penalty échoit à Hazebrouck : 25 – 24. Antoine réalise une très belle feinte mais rencontre le poteau, qui occasionne une contre-attaque : 26 – 24 pour Hazebrouck. Bastien, comme à son habitude, monté sur ressort, s’envole dans les airs grâce à sa détente impressionnante : 26 – 25. Luc intercepte un ballon, contre-attaque et marque ! 26 – 26 ! Le Spartak a donc perdu son bel avantage d’entame de deuxième mi-temps, mais il parvient à limiter les dégâts et à tenir la dragée haute à son adversaire ! Sauf que la poisse s’est décidément invitée, lors de cette deuxième mi-temps : une joueuse hazebrouckoise marque : 28 – 26. Manu marque (28 – 27). Mais l’ailier droit d’Hazebrouck aussi (29 – 27). Manu réplique (29 – 28), tant et si bien qu’Hazebrouck, démuni face à la hargne du joueur burgien, écope d’un carton jaune pour explosion de genou. Ce qui ne les empêche pas de creuser l’écart, juste après : 30 – 28. Bastien marque (33 – 31 pour Hazebrouck). (On notera ici que des scribes se sont relayés suite à des changements sur le terrain et que la prise de notes s’en est trouvée quelque peu suspendue). Un joueur d’Hazebrouck déclenche des 10 mètres, mais il ne savait pas de quel bois Val se chauffait : c’est encore un arrêt ! Manu imite son adversaire, et choisit les 10 mètres pour assaillir le but. Le bois du gardien devant être de moins bonne qualité que celui de Val, Manu marque et le Spartak recolle : 32 – 33.
On se rapproche inexorablement de la fin du match, et les deux équipes n’en finissent plus de jouer avec les nerfs de toutes les personnes présentes ! Antoine trouve bien Bastien, mais c’est arrêté. Ni une, ni deux, Antoine conjure le sort, se campe en appui, à 10 mètres, et égalise ! 33 – 33 ! Le match s’emballe ! Bastien intercepte une balle en défense ! Bel arrêt de Val, sur un tir à 6 mètres ! « Quel suspense ! ». Quand soudain, sursaut héroïque aussi enthousiasmant que terrifiant, Manu parvient à rendre l’avantage au Spartak ! 34 – 33 ! Le scribe, connaissant pourtant l’issue du match, a le cœur serré, en matraquant le clavier ! Sa respiration s’emballe, le scribe retient alors son souffle, ses yeux n’osent se poser sur le carnet, le scribe voudrait achever sa chronique ici ! Coup d’œil fébrile au carnet ! Horreur ! On y découvre qu’Hazebrouck égalise ! 34 – 34 ! Le scribe détourne son regard et reste pétrifié, les doigts suspendus au-dessus des touches, hypnotisé par l’agressive luminosité de son écran, ne sachant plus que faire !
Mais le scribe se doit de rapporter toute la vérité, quitte à le payer. « Je forme une entreprise qui n’eut jamais d’exemple et dont l’exécution n’aura point d’imitateur. Je veux montrer à mes semblables… ». Ici, on travestit le préambule des Confessions de Rousseau, et on continue : « Je veux montrer à mes semblables une équipe de handball dans toute la vérité de sa nature ; et cette équipe, ce sera celle du Spartak ». Ainsi donc, à quelques cruelles minutes de la fin, les deux équipes sont à égalité. Il faut croire que le scribe qui tenait alors le carnet était dans le même état de désarroi et d’agitation, que le scribe écrivant cette chronique. On ne comprend pas exactement l’enchaînement des actions. On apprend qu’Antoine déclenche un tir à 10 mètres des buts, et à 6 mètres du sol. On sait aussi qu’il y a un penalty sifflé. On découvre que « Manu à 9 mètres ». Et on lit cette dernière inscription : « 37 – 36 ».
Oui, mais 37 à 36… pour QUI ? Ah, chers lecteurs… Les Spartakistes regardent d’un œil moribond les Hazebrouckois s’élancer dans une joyeuse ronde de célébration. Les jaunes et noirs poussent leur cri de guerre triomphant. Les Spartakistes les applaudissent faiblement, la mort dans l’âme. Le cœur n’y est pas, mais on réclame la photo dans les buts. Après des sourires empruntés, un peu forcés, les visages encore marqués par la déception, direction les vestiaires… Fort heureusement, et comme à chaque fois, les douches nous lavent de nos regrets et l’entrechoquement des canettes de bières fait renaître, petit à petit, des bribes de sourires sur nos visages. Les conversations démarrent, les équipes se mélangent, on apprend à se connaître et à se reconnaître. Le douloureux souvenir de l’amère défaite s’évanouit progressivement, et on se projette déjà vers des lendemains plus radieux : « Un barbecue prochainement ? ». Nul doute que la rieuse proposition d’Antoine sera honorée, elle qui démontre la force de cette équipe, défaites après défaites : dans l’adversité, penser cohésion d’équipe, merguez et banquet !
(Antoine ne croyait pas si bien dire, puisque les Hazebrouckois préparaient effectivement un barbecue pour ceux qui ont eu la bonne idée de rester un peu plus tard autour d’une partie de basket improvisée. D’autres s’aventureront au temple local de la gastronomie populaire et solidaire visité la dernière fois, dont on taira le nom.)
(Le lendemain, on apprendra que Max « n’a pas fait les choses à moitié », dixit Antoine : arrachement de la tête du péroné. Pas d’opération, mais un mois de béquille. On souhaite un prompt rétablissement à notre Omeyer adulé !)
Rendez-vous dès le jeudi 23 mai, pour le dernier match – déjà ! – de ce championnat, à La Madeleine !