Mercredi 28 Janvier, c’était la finale nationale du concours Fais-nous rêver coordonné par l’Agence pour l’Éducation par le Sport (APELS). Récit de 24 heures de sport intensif.
De la candidature à la finale nationale, un périple de longue haleine.
Au delà de cette journée de finale, le Spartak s’est lancé dans l’aventure « Fais-nous rêver » depuis près d’un an avec la préparation de sa candidature. Plein d’humilité, nous n’imaginions pas un instant que cela nous mènerait, quelques mois plus tard, à l’Assemblée nationale !
Ce dossier que nous avons réalisé – première réponse à un appel à projets depuis la création de l’association – fut pour nous l’occasion de mettre des mots sur nos actions et de formaliser notre projet sur papier. Quelques mois plus tard, nous étions en finale régionale. C’est avec un grand engouement que nous avons défendu le sport populaire et solidaire, sauce Spartak devant un jury apparemment conquis. Nous ressortions alors avec beaucoup de félicitations, d’encouragements, et de conseils. A l’annonce des résultats, le Spartak devient lauréat régional et obtient un soutien financier, le premier de notre histoire. Outre la bouffée d’air que cette dotation financière représente, ce titre est également un élément de reconnaissance institutionnel inédit pour le Spartak, une preuve que le sport tel que nous le pratiquons a de la valeur.
On est en finale !
A peine le titre de lauréat régional reçu lors de l’étape du Grand tour de l’éducation par le Sport au vélodrome de Roubaix que nous apprenions notre sélection en Finale nationale. Sélectionnés avec 35 autres associations parmi plus de 500 en lice au départ, nous sommes donc partis pour défendre notre projet à Paris, devant un parterre de personnalités, de connaisseurs mais aussi de militants et de passionnés.
Tout a commencé tôt le matin, dans une auberge branchée du nord de Paris. Les associations étaient toutes conviées à passer une audition dans la matinée devant des jurys composés d’élus, de techniciens, de chercheurs et de personnalités du sport.
Les Spartakistes qui s’étaient levés du bon pied sont les premiers auditionnés. Il faut alors finir premier de notre commission pour espérer être primé. L’audition se déroule bien. Certains membres du jury demandent des éclaircissements et font part de leurs interrogations sur notre projet, d’autres nous félicitent pour la qualité des actions et des valeurs défendues. A la sortie, la bande des 4 spartakistes sort avec le sentiment du devoir accompli, et la satisfaction d’avoir pu délivrer un message sur notre vision du sport et de la société. Quelle que soit l’issue, se retrouver ici est déjà très beau, valorisant et motivant pour la suite.
Pendant que les autres associations passent à la moulinette des jurys, nos fauves spartakistes sont littéralement lâchés dans Paris, ce qui donnera l’occasion d’immortaliser quelques beaux moments au cœur de Montmartre, à quelques pas de l’auberge. Y a pas à dire, ces mecs-là ont un sacré cœur !
Les résultats sont annoncés dans l’après-midi, le Spartak lillois n’ira pas défendre son projet à l’Assemblée. Peu importe, comme on dit chez nous « perdre ou gagner mais toujours en démocratie ». Et le déroulement de la journée ne donnera pas tellement de regrets. En effet, nous avons pu découvrir et échanger avec un certain nombre associations plus expérimentées, défendant des projets utiles et innovants. Lors de cette journée, nous avons pu rencontrer d’autres passionnés, d’autres militants pour qui le sport n’est pas juste du spectacle, du fric et de la fabrique à champions mais plutôt un vrai vecteur de solidarité, de lutte contre les inégalités sociales et de fraternité. C’est donc une réelle fierté de figurer parmi tous ces gens.
Fin d’après-midi, direction l’Assemblée nationale. Nos spartakistes en profitent pour faire un dernier petit clin d’œil et déployer sa désormais célèbre banderole devant le Palais Bourbon, ce qui n’est pas sans causer quelques petits soucis avec ces messieurs-de-la-police-vos-papiers-bonsoir-plan-vigipirate-tout-ça-tout-ça. Pas très populaire et solidaire comme accueil.
Après ces petites péripéties, les Spartakistes ont pu pénétrer dans les « ors de la République ». On vous le confirme, effectivement il y a bien de l’or et aussi, du cristal et des messieurs en queue de pie… Pas très populaire et solidaire non plus. Rassurez-vous le champagne, les petits fours et le gratin présents ne nous ont pas fait oublier le charme d’une petite bière dans notre terrain du Mont de Terre boueux ni le plaisir d’aller fraterniser en rase campagne chez nos amis ardennais de Gernelle. Chassez le sanglier, il revient au galop !
Bref la suite est un peu plus ennuyeuse, le président de l’Assemblée nationale et quelques-uns de ses amis (vous savez, ceux qui votent et défendent l’austérité au quotidien) profitent de cette réception dans les salons feutrés de l’Assemblée pour passer la pommade républicaine et panser les plaies des militants qui galèrent au quotidien. C’est une étrange sensation que de se retrouver félicités et reconnus par ceux qui taillent dans les budgets et les dotations des collectivités et des structures sportives. Féliciter les militants de l’éducation par le sport, c’est bien. Donner les moyens matériels et financiers pour garantir des actions de qualité, c’est mieux.
Les « grands sportifs » présents (Christophe Dominici, Tony Estanguet, Muriel Hurtis entre autres…) se montrent riches en éloges et en encouragements pour les différents acteurs primés. La présence des athlètes français fut d’ailleurs l’occasion d’évoquer la candidature de Paris pour les J.O 2024 (officialisée bientôt) qui sera, à n’en pas douter, un grand moment pour le sport dans nos quartiers, un beau coup de projecteur pour le sport non compétitif, et un sacré coup de pouce aux valeurs non marchandes de l’olympisme (ceux qui verraient de l’ironie ont vraiment l’esprit mal placé).
Ces critiques étant faites (désolé on ne se refait pas hein), le bilan de la journée est malgré tout extrêmement positif : beaucoup de rencontres, de contacts, d’idées et de rêves.
Plus que jamais, le Spartak aura besoin de tous ses adhérents, amis et sympathisants pour militer dans les quartiers, développer des projets utiles, mettre de la convivialité et du plaisir dans le sport, construire une société plus juste et plus humaine.
Pour finir nous tenons à féliciter très sincèrement et chaleureusement l’APELS, qui œuvre de manière généreuse et militante pour faire reconnaitre la nécessité d’un sport solidaire dans les territoires, valoriser les initiatives d’éducation par le sport, petites ou grandes, en métropole et en outre-mer. Nous sommes très fiers d’appartenir désormais à ce réseau, nous dirons même plus, de cette grande et belle famille. Nous espérons en être de dignes ambassadeurs et un relais utile sur le plan local.
Vive l’APELS, vive le Spartak lillois, vive tous les militants qui se battent au quotidien pour une société plus juste et vive le sport populaire et solidaire !
- Arrivé à paris, le Spartak en panne
- Répétitions nocturnes
- Dernières répétitions matinales
- Prêts à rentrer
- La commission
- Sortie des auditions
- Les maillots à Paris !
- On n’aura pas tout perdu
- Le Spartak sur le toit de Paris
- Les ptits gars du Spartak ont un sacré cœur !
- Paris is Spartak
- Le sport populaire et solidaire à l’Assemblée
- #jesuisspartak
- Photo-souvenir dans les ors de la République
- La coupe du fair-play
- On laisse nos traces !
Lire aussi :
Article d’Audrey Linkenheld, députée de la circonscription sur l’évènement – Ici.